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Les jeunes sont cools, compétents et peu sages

Les jeunes hommes semblent mieux s'accepter que les filles. Keystone Archive

La grande majorité des jeunes Suisses ont confiance en eux et soif d'apprendre, conclut une enquête fédérale sur les compétences des recrues.

Les jeunes se disent prêts à assumer des responsabilités dans le quotidien, mais un peu moins vis-à-vis de la société et leur intérêt pour la politique reste faible.

Ils sont dans les 80% à s’estimer capables d’affronter la vie et semblent être en mesure d’apprendre de manière autonome. S’ils se montrent prêts à assumer leurs responsabilités, ils souffrent toutefois de lacunes en politique.

Telles sont les conclusions de l’étude «Cools, compétents et peu sages?» présentée à la presse lundi par l’Université de Zurich. Une étude sur les compétences multidisciplinaires des jeunes adultes dans la phase de transition entre l`école et le travail qui conclut que la grande majorité des 22’757 recrues interrogées en 2000/2001 et des 1511 jeunes (hommes et femmes) sondés parallèlement se montrent sûrs d’eux.

Disparités

La tendance est plus marquée en Suisse alémanique et au Tessin. Les jeunes romands s’acceptent moins bien et sont moins compétitifs. Mais, comme les italophones, ils semblent plus tolérants que les germanophones envers les étrangers.

Une différence a également été perçue en fonction du sexe. Les jeunes femmes affirment réfléchir davantage sur elles-mêmes et l’estimation de leurs compétences varie selon les domaines. Les jeunes hommes semblent quant à eux mieux parvenir à s’accepter et estiment leurs compétences au moins dans la moyenne.

Le niveau de formation joue aussi un rôle. En général, les jeunes ayant achevé un à deux ans d’apprentissage jugent leurs compétences médiocres par rapport à ceux qui ont suivi une formation plus longue.

Continuer d’apprendre

Une petite majorité (51%) des sondés se considèrent capables d’apprendre de manière autonome. Ils ont confiance en eux et se jugent efficaces. 39% semblent avoir des difficultés, les uns parce qu’ils se surestiment, les autres parce qu’ils doutent d’eux-mêmes. Seuls 10% prétendent n’avoir que de faibles compétences pour apprendre de manière autonome.

Plus de 80% des sondés reconnaissent la nécessité de se perfectionner professionnellement dans les cinq ans à venir. Leur motivation provient davantage de l’intérêt personnel (95%) que d’aspects matériels (63%) et de la pression extérieure (7%).

Les jeunes ayant achevé une formation supérieure sont plus disposés à se perfectionner, de même que ceux qui se sentent axés sur la réussite. Les femmes sont davantage prêtes à franchir le pas même si l’employeur ne participe pas financièrement à la formation ou que celle-ci a lieu pendant les loisirs.

Conscients de leurs responsabilités

Des différences fondés sur le sexe, la formation et la région linguistique apparaissent aussi concernant le comportement face à la société. Les femmes et les jeunes ayant accompli une formation supérieure montrent une disponibilité plus grande à assumer des responsabilités interpersonnelles et sociales. Les jeunes alémaniques s’affirment plus conscients de leurs responsabilités.

L’égalité des droits entre hommes et femmes est plébiscitée: 94% y souscrivent. Concernant les étrangers, plus de 60% des sondés leur accordent les mêmes droits en matière de travail et de style de vie, mais 41% estiment qu’il faudrait leur interdire toute activité politique.

Tiédeur pour la politique

Reste que les jeunes Suisses ne s’intéressent que modérément à la politique. La moitié des personnes interrogées s’informe à peine des thèmes actuels. Le niveau de connaissances est faible: en moyenne, les sondés n’ont pu répondre qu’à quatre des neuf questions posées – allant de la composition politique du Conseil fédéral à la définition de la déréglementation.

Seuls 5% ont pu répondre à toutes les questions. D’une manière générale, la formation constitue un facteur plus important que le sexe ou la langue pour expliquer les disparités. Une différence marquée a toutefois été observée entre les hommes et les femmes ayant une très bonne formation, ces dernières disposant de nettement moins de connaissances.

swissinfo et les agences

La grande majorité des 22’757 recrues interrogées en 2000/2001 et des 1511 jeunes (hommes et femmes) sondés parallèlement par l’étude se montrent sûrs d’eux.
Environ 80% croient pouvoir parvenir à quelque chose dans leur vie.

– L’étude sur les compétences multidisciplinaires des jeunes adultes dans la phase de transition entre l’école et le travail a été présentée à la presse lundi par l’Université de Zurich.

– «Cools, compétents et peu sages?» est paru aux Editions Rüegger Verlag et est disponible en libraire depuis le 31 octobre 2005.

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