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Levée de rideau sur La Comédie de Genève

Affiche de la saison 2002 2003 du thèâtre de la Comédie de Genève (site de la Comédie) swissinfo.ch

Les sept spectacles de la saison s'affichent comme résolument ancrés dans notre époque. Ils se feront «l'écho des tumultes de notre temps».

Anne Bisang, directrice de la Comédie de Genève, a présenté récemment la programmation 2002-2003. Au total sept spectacles -dont trois accueils et quatre créations.

Le premier trimestre sera consacré à trois auteurs britanniques qui ont su exprimer les bonheurs et les détresses d’une humanité souvent désemparée, à travers des pièces qui allient réalisme dérangeant et poésie.

Ouverture des feux, donc, avec «La Tragédie d’Hamlet» de Shakespeare (du 24 au 29 septembre), un spectacle magnifique signé Peter Brook, que nous avons vu il y a deux saisons à Paris et qu’on ne peut que recommander.

Une plume cinglante

Suivra «Claw» («La Griffe») de Howard Barker (du 5 au 24 novembre). Cet auteur de 56 ans, peu connu sous nos latitudes, est particulièrement apprécié par Anne Bisang.

Elle a déjà monté une de ses pièces «Tableau d’une exécution», et affronte une fois de plus la plume cinglante de l’écrivain anglais.

Homme au talent bilieux, ce dernier suit ici les tribulations d’une crapule qui souhaite enserrer dans ses griffes le pouvoir dominant.

Non moins explosive se montre Sarah Kane (née en 1971 et suicidée en 1999) qui laisse éclater dans «4.48 Psychose» sa rage de mourir. Sa pièce est accueillie dans la mise en scène du Français Claude Régy (du 3 au 8 décembre) qui a choisi comme interprète Isabelle Huppert.

Ambitions dérisoires

Les quatre autres spectacles qui émaillent la seconde partie de la saison feront rire ou grincer des dents. Ils dressent, chacun à sa manière, la satire d’une société en proie à des ambitions dérisoires.

Certains s’accrochent à un humour doux-amer, comme «La Cour des grands», écrit et réalisé par Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff (du 19 au 21 janvier).

D’autres exploitent la mythologie, comme «Et votre Fumée montera vers le ciel». Une fresque historique qui combine, sous la houlette de la metteuse en scène belge Isabelle Pousseur, deux textes: «Matériau-Médée» de l’Allemand Heiner Müller et «Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas» du Hongrois Imré Kertész (du 23 janvier au 8 février).

Attention également au «Dunant», texte de Michel Berretti qui s’annonce sulfureux puisqu’il stigmatise, à travers la figure du fondateur de la Croix-Rouge, la mentalité suisse. C’est la Genevoise Simone Audemars qui créera cette pièce (du 11 au 23 mars).

Last but not least, «Figaro divorce» du dramaturge Austro-Hongrois Odön Von Horvath, que le jeune et dynamique metteur en scène romand Valentin Rossier présentera du 6 au 25 mai.

Grand admirateur de Shakespeare, dont il a monté une dizaine de pièces, Rossier a trouvé en Horvath un second dada. Et l’on peut s’attendre que son «Figaro», qui divorce de la pensée révolutionnaire, de lui-même et de Suzanne, soit un sympathique chenapan en rupture de ban.

swissinfo/Ghania Adamo

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