Des perspectives suisses en 10 langues

Magnifiques icônes en exposition à Savièse

Icône russe du 17e siècle. Collection Galerie Nydegg (Berne)

La galerie bernoise Nydegg expose, jusqu'au 15 octobre, à la Maison de Commune de Savièse, en Valais, l'une des plus belles collections d'icônes de Suisse.

«Baptême du Christ dans le Jourdain», «Sa transfiguration sur le mont Thabor» ou encore «L’Annonciation de la venue de Jean-Baptiste», les plus précieuses icônes exposées à Savièse datent – tenez-vous bien – du XVe siècle.

Souvent le bois est craquelé. Les couleurs se sont estompées. Même avec le temps, la magie de l’icône opère toujours sur le visiteur. Parce qu’à mi-chemin entre la réalité historique et la transcendance métaphysique de ces saints qui ont changé le cours de la vie, des croyances et des moeurs de l’Occident.

Mais qu’est-ce qu’une icône? Une représentation d’une ou de plusieurs scènes bibliques peintes sur le bois et qui revêtirait un pouvoir miraculeux.

«L’image n’est qu’une copie de l’invisible, mais la contemplation du visible peut nous élever à la contemplation du divin», peut-on lire sur le catalogue de l’exposition. Les icônes sont les porte-flambeaux spirituels de l’Eglise orthodoxe.

Bémol théologique: l’icône enfreint l’un des dix commandements de la loi de Moïse livrée au peuple d’Israël. «Tu ne te fabriqueras aucune idole, aucun objet qui représente ce qui est dans le ciel, sur la terre ou dans l’eau», Exode 20:4.

Cet aparté mis à part, il est probable que les icônes aient vu le jour dans la région syro-palestinienne. Surtout, elles s’implantèrent à Byzance, brillante capitale de l’Empire romain d’Orient. Puis en Grèce et jusqu’en Italie. Mais c’est en Russie que la tradition byzantine put se maintenir jusqu’au XVIIIe siècle.

C’est pourquoi, la plupart des icônes de cette exposition proviennent de Russie et, plus rarement, de Grèce. En effet, 92 icônes sont accrochées sous les poutres du toit de la Maison de Commune de Savièse. Qui, elle-même, se trouve juste au-dessus de l’église du village valaisan, situé au-dessus de Sion.

«Vraies et fausses icônes alimentent le débat», nous précise le collectionneur et co-organisateur de l’exposition, Pierre Müller. Toujours est-il qu’un certificat d’authenticité, avec provenance et datation, vous est livré lors de l’achat d’une icône. Qui peut atteindre des dizaines de milliers de francs».

D’ailleurs, l’icône de l’affiche promotionnelle «Ascension du prophète Elie sur son char de feu» a été vendue avant même le vernissage de l’exposition pour près de 50’000 francs. C’est vous dire la valeur historique et artistique de l’oeuvre.

Sachez enfin que cette précieuse collection d’icônes sera ultérieurement exposée au Salon des antiquaires au Palais de Beaulieu de Lausanne, à partir du 18 novembre.

Emmanuel Manzi




En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision