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Mobilisation contre la pauvreté des familles

Les familles suisses doivent être soutenues. RTS

En Suisse, la pauvreté touche tout particulièrement les familles. La Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) a donc soumis aux cantons un paquet de mesures visant à les soutenir.

Parmi elles, les prestations complémentaires.

Les allocations familiales sont certes un instrument précieux de la politique familiale, mais des mesures ciblées sous la forme de prestations complémentaires sont nécessaires pour lutter contre la pauvreté, a indiqué vendredi à Berne Fribourgeoise Ruth Lüthi, présidente de la CDAS.

«Nos propositions sont plus ciblées que celles du paquet d’allègements fiscaux qui vient d’être ficelé par le Parlement», a déclaré Mme Lüthi.

Cette politique ne va pas diminuer la pauvreté des familles. Elle risque de creuser encore davantage l’écart entre pauvres et riches, car elle allège surtout les moyens et hauts revenus, a-t-elle souligné.

LPC comme modèle

La loi sur les prestations complémentaires (LPC) s’est révélée en revanche un moyen très efficace pour atténuer la pauvreté des rentiers. Ce principe peut être transposé aux familles moyennant différentes adaptations, a dit Evelyne Hüttner du Bureau Bass, auteur d’un rapport sur la question.

Le modèle de base qu’il a élaboré fait la différence entre prestations complémentaires (PC) pour enfants et pour parents. Les PC enfants permettent de relever les allocations pour enfants dont le minimum vital n’est pas couvert.

Les PC parents sont destinées à combler l’éventuelle lacune existant après le versement de la PC enfant. Deux autres variantes sont disponibles, a ajouté Mme Hüttner.

Les cantons favorables

D’autres solutions sont proposées comme par exemple celle des incitations au travail, telles qu’elles existent notamment dans le modèle tessinois. Il s’agit maintenant de chercher une solution par le biais de la révision de la LPC, a souligné Mme Lüthi.

La majorité des cantons se sont montrés favorables à ces propositions, bien que ces nouvelles mesures puissent entraîner une nouvelle hausse des coûts. Nul ne peut cependant nier que les prestations complémentaires liées aux besoins sont plus efficaces que des allocations fixes, a ajouté la présidente de la CDAS.

Décision en automne

D’après l’étude du BASS, une augmentation de 50 francs des allocations fixes coûte un milliard de francs pour l’ensemble de la Suisse. Un montant d’environ 750 millions de francs suffirait pour permettre de réduire la quote-part actuelle de la pauvreté de 7,9 à 2,1% par le biais de PC.

La CDAS a été soutenue par la Conférence tripartite des agglomérations pour l’élaboration de ce modèle. Les problèmes de pauvreté touchent en effet majoritairement les agglomérations: 73,1% de toutes les personnes pauvres vivent dans les grands centres urbains de la Suisse.

Dans la mesure du possible, les travaux sont coordonnés avec ceux des Chambres fédérales, afin de mettre à profit les synergies. Une procédure de consultation est en cours au sein de la sous-commission de la Chambre basse. La politique familiale est de la compétence des cantons, a néanmoins rappelé Mme Lüthi.

La CDAS va adapter le rapport «Solutions pour un développement de la politique familiale en Suisse» aux résultats de la procédure de consultation. Elle prendra une décision lors de son assemblée générale annuelle, les 23 et 24 octobre prochains.

swissinfo et les agences

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