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Nouvelle charge de la droite contre l’initiative COSA

Le nouveau président du PDC Christophe Darbellay (à g) et son homologue de l'UDC Ueli Maurer sont montés une nouvelle fois aux barricades. Keystone

Le comité interpartis bourgeois a répété lundi tout le mal qu'il pense du projet prévoyant de reverser une partie du Bénéfice de la Banque nationale à l'assurance vieillesse (AVS).

La droite met une nouvelle fois en avant le contre-projet indirect à l’initiative COSA – Comité pour la sauvegarde de l’AVS – qui sera soumise au vote des Suisses le 24 septembre.

Alors que les sondages prédisent un «oui» lors de la votation fédérale du 24 septembre, le comité bourgeois est venu répéter lundi à Berne tout le mal qu’il pense de l’initiative COSA.

Cette initiative lancée par la gauche demande de verser tous les bénéfices de la Banque nationale suisse (BNS) à l’Assurance vieillesse (AVS) sauf un milliard de francs réservé aux cantons.

Les partis bourgeois préfèrent donc mettre en avant le contre-projet indirect qui, en cas de rejet de l’initiative, offrirait le pactole de 7 milliards de francs au fonds de compensation de l’AVS.

Selon le contre-projet du Parlement, ces 7 milliards représentent la part revenant à la Confédération après la vente des 1300 tonnes d’or excédentaire de la Banque nationale (BNS).

Les initiants de COSA taisent volontairement l’existence de ce contre-projet, ont accusé les présidents de l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure), du Parti radical-démocratique (PRD / droite), du Parti démocrate-chrétien (PDC / centre droit) et du Parti libéral (PLS / droite) devant la presse à Berne.

Sept milliards perdus

Et de souligner qu’en cas de «oui» le 24 septembre, ces 7 milliards seraient perdus pour l’AVS, faute d’une majorité au sein du Parlement pour attribuer au premier pilier «le beurre et l’argent du beurre».

Autant donc assurer un versement immédiat, une «contribution unique, mais sûre». Pour le comité bourgeois, l’initiative, est un leurre. Les sommes qui pourraient être dégagées pour l’assurance ne sont qu’une «goutte d’eau dans la mer».

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Coupes nécessaires

Pire, étant donné que l’initiative ne fait que «prendre l’argent dans un pot pour le verser dans un autre», tant la Confédération que les cantons auraient beaucoup moins d’argent à disposition.

La Confédération perdrait le tiers des bénéfices de la BNS qui lui revient. Quant aux cantons, ils ne se partageraient plus qu’un milliard par an, alors qu’ils perçoivent actuellement deux tiers des bénéfices annuels.

Avec de telles pertes, les cantons et la Confédération devraient faire des coupes dans leurs dépenses – par exemple dans les transports ou la formation – ou bien augmenter les impôts.

L’économie aussi

L’économie perdrait également au change. La BNS, d’après les opposants à l’initiative, serait mise sous pression pour dégager le plus de moyens possibles en faveur de l’AVS et devrait mener une politique de placement risquée. Avec, à la clé, des risques de renchérissement et de dépréciation du franc.

Pourquoi s’opposer aux belles paroles des initiants? Pour les partis bourgeois, la réponse est très simple: parce que «l’argent ne peut être dépensé deux fois», peut-on lire dans le communiqué du comité.

Et d’appeler «toutes celles et ceux qui n’ont pas envie de voir les cantons au pied du mur, poussés à couper dans les prestations ou à augmenter les impôts» à voter non le 24 septembre.

swissinfo et les agences

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La Suisse ayant renoncé à la parité or, la BNS a vendu l’or qui ne servait plus à sa politique monétaire.

La droite dure demandait que ces 21 milliards de francs soient versés à l’AVS. Le gouvernement et le Parlement souhaitaient les partager entre les cantons, l’AVS et la Fondation suisse solidaire.

Après le refus de ces 2 projets par le peuple, les 21 milliards ont donc été distribués conformément à la Constitution: un tiers pour la Confédération et deux tiers pour les cantons.

La part des cantons a déjà été versée. Quant à la part de la Confédération (7 milliards), le gouvernement propose de la verser au fonds AVS si l’initiative COSA est refusée par le peuple le 24 septembre.

Pour l’heure, les finances de l’AVS sont saines mais, en 2015, elle devra faire face à un excédent de charges de 11 à 14 milliards de francs.

Le vieillissement de la population constitue une véritable épée de Damoclès. Actuellement, on compte 4 actifs pour un retraité, mais il pourrait ne plus y avoir que 2,5 travailleurs pour un rentier d’ici 30 ans, selon l’Office fédéral de la statistique.

Cette évolution serait très préjudiciable à l’AVS parce que le nombre de rentes serait plus élevé et que cette assurance est en grande partie financée par les cotisations des salariés.

Actuellement, l’âge de la retraite est fixé à 65 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes.

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