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Pédocriminalité: réunion internationale à Thoune

Le succès de l’opération Genesis a montré l’utilité de traquer les pédocriminels sur Internet. Keystone Archive

La Suisse accueille pour la première fois la conférence d'Interpol sur la lutte contre les abus sexuels commis sur des enfants.

Et pour la première fois également, la police fédérale est associée au groupe spécialisé dans la traque sur Internet.

Il y a dix ans déjà qu’Interpol a créé son propre groupe de lutte contre les abus sexuels sur les enfants. La Suisse en fait partie depuis le début. Mais jamais elle n’avait hébergé sa réunion semestrielle.

«D’habitude, nous n’y envoyons que deux à trois personnes, explique Daniel Dauwalder, porte-parole de l’Office fédéral de la police (OFP). Mais comme cette fois nous sommes en Suisse, notre délégation sera forte de huit membres.»

Et pas n’importe lesquels. Le directeur de l’OFP Jean-Luc Vez, le procureur général du canton de Zurich, des spécialistes de l’OFP et de l’Office fédéral de la justice ont été dépêchés sur place.

Mieux encore, la ministre suisse de justice et police Ruth Metzler en personne fait le voyage de Thoune mardi pour l’ouverture de la réunion.

Traque sur Internet

Outre les Suisses, une centaine d’enquêteurs du monde entier sont présents. L’UNICEF, l’organisme d’aide à l’enfance des Nations Unies, est aussi de la partie. De même que plusieurs organisations non-gouvernementales (ONG), avec le statut d’observateurs.

Autre première pour la Suisse: l’OFP a placé un délégué dans le groupe de spécialistes chargés de la surveillance sur Internet. En effet, jusqu’ici, Berne y déléguait plutôt des représentants des cantons.

Très techniques, ces réunions d’informaticiens permettent d’échanger les derniers «tuyaux» dans un domaine où les criminels courent très souvent plus vite que les policiers chargés de les démasquer.

Indispensable collaboration internationale

Qu’il s’agisse de diffusion d’images sur la Toile, de tourisme sexuel, de prostitution enfantine ou encore de trafic de chair humaine, la lutte contre ces crimes oblige les Etats à collaborer.

Les succès récents du vaste coup de filet baptisé ‘opération Genesis’ l’ont d’ailleurs démontré de manière on ne peut plus claire.

Et la Suisse – qui va rouvrir dès janvier 2003 sa cellule de surveillance de l’Internet – pourra certainement apporter une contribution supplémentaire à cette traque désormais planétaire.

«Nos cyberpoliciers vont très certainement aussi contribuer à l’ouverture d’enquêtes à l’étranger, confirme Daniel Dauwalder. Car il est peu probable que la Suisse héberge beaucoup de sites pédophiles.»

swissinfo/Marc-André Miserez

Le groupe de lutte d’Interpol contre les abus sexuels sur les enfants se réunit pour la première fois en Suisse
85 spécialistes venus de 34 pays sont à Thoune pour trois jours
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