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Les socialistes veulent redevenir le premier parti du pays

Hans-Jürg Fehr, président du PS, et Ursula Wyss, cheffe du groupe parlementaire. Keystone

La direction du parti veut briser la majorité de droite au Parlement lors des élections fédérales d'octobre. Objectif: défendre une Suisse sociale, ouverte et écologique.

Pour reprendre leur place perdue en 1999, les socialistes engagent une campagne marquée par une série de rencontres thématiques.

Le président du Parti socialiste (PS) Hans-Jürg Fehr a lancé lundi la campagne électorale lors d’une conférence de presse à Berne. «Le PS vise les sommets», a-t-il relevé.

Certes, on ne connaît jamais en Suisse de grands déplacements de forces, mais de petits changements peuvent déployer des effets non négligeables au vu des scores parfois serrés des décisions au Parlement.

Pour le Schaffhousois, le rival principal est l’Union démocratique du centre (UDC, droite dure) «qui donne le ton dans le camp bourgeois» (et qui détient 63 sièges au Parlement, contre 61 pour le PS).

L’UDC se présente comme un parti démocratique, mais il a en réalité a perdu la plupart des votations populaires ces dernières années.

Le président du PS n’admet pas que l’UDC s’attribue les mérites de la bonne situation actuelle du pays: «En fait, si la Suisse ne va pas si mal, c’est parce que l’UDC a presque toujours perdu.»

Pas de Vert au gouvernement

En revanche, il n’est pas question de craindre une percée écologiste aux élections. «Les Verts sont nos partenaires», a insisté Ursula Wyss, cheffe du groupe aux Chambres fédérales.

Néanmoins, si les élections fédérales devaient déboucher sur un remaniement gouvernemental, la Bernoise mise davantage sur l’entrée d’un second démocrate-chrétien (PDC) au Conseil fédéral que d’un écologiste.

«C’est la version la plus réaliste», à ses yeux. Ursula Wyss estime en tout cas que le Parti radical est surreprésenté dans les instances gouvernementales.

Le PS va investir 1,2 million de francs dans la campagne, axée sur des «thèmes bien précis». Divers «sommets» – sur le climat, les familles, les femmes ou la politique sociale – émailleront l’année dans différentes localités.

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Parti socialiste suisse

Ce contenu a été publié sur Fondé en 1888, le Parti socialiste suisse (PSS) est resté un parti d’opposition pendant plusieurs décennies. Face à la menace nazie, le rapprochement avec l’Etat fédéral s’est opéré dans les années 1930. Le PSS a obtenu un premier siège au gouvernement en 1943, puis un second en 1959. Actuellement second parti du pays en nombre…

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Premier rendez-vous le 11 mars

Mais le premier grand rendez-vous aura lieu le 11 mars, avec la votation sur l’initiative populaire pour une caisse maladie unique et sociale. Le choix du peuple sera «crucial», a estimé le vice-président du PS et conseiller d’Etat (ministre) vaudois Pierre-Yves Maillard.

Si l’initiative passe ou si elle fait un bon score, le système sera orienté vers un modèle où la santé est considérée comme un bien de première nécessité selon une logique de service public avec le financement d’une véritable assurance sociale. Si elle est «écrasée comme le souhaitent les assureurs, alors c’est la porte ouverte à la marchandisation de la santé», d’après M. Maillard.

Autre locomotive électorale, l’initiative populaire pour des impôts équitables. «Nous avons déjà récolté plus de 20’000 signatures en six semaines et comptons la déposer quelques semaines avant les élections», a précisé Hans-Jürg Fehr.

En outre, le PS n’hésitera pas à lancer un référendum contre «les cadeaux fiscaux aux gros actionnaires» si le Parlement relance les projets sur l’imposition des options et des dividendes.

Potentiel de gains

Le responsable de la campagne électorale, Nicolas Galladé voit un potentiel de sièges supplémentaires au Conseil national (Chambre du peuple) dans les cantons de Vaud, du Tessin, d’Argovie, de Soleure, de Lucerne, de St-Gall et des Grisons. Mais le PS risque de perdre un mandat à Bâle-Ville et à Schwytz. Toujours selon lui, la situation est incertaine à Berne et Zurich.

Au Conseil des Etats (Chambre des cantons), des difficultés s’annoncent pour conserver les deux sièges neuchâtelois (Gisèle Ory et Pierre Salvi) ainsi que les fauteuils genevois et vaudois, après les retraits de Christiane Brunner et Michel Béguelin.

L’ex-président du National Claude Janiak pourrait, en revanche, remporter le siège de Bâle-Campagne s’il se présente, conclut M. Galladé.

swissinfo et les agences

En octobre, les citoyens suisses renouvelleront les deux chambres du parlement fédéral, soit 246 sièges.

En 2003, le Parti socialiste avait obtenu 23,3% des voix, contre 22,47% quatre ans auparavant, gagnant un siège à la chambre basse – 52 au total. Le camp rose-rouge-vert en compte 78 (+11).

La droite traditionnelle et le centre-droit (radicaux, libéraux et démocrates-chrétiens) avaient perdu 20 mandats, passant à 97 sièges.

Premier parti du pays depuis 1999, l’Union démocratique du centre (UDC, droite dure) était passée à 63 députés – 12 de plus qu’en 1999. Il vise 100’000 nouveaux électeurs en octobre (560’000 actuellement).

Suite à la redistribution des cartes de 2003, l’UDC a gagné un 2e siège au gouvernement fédéral (sur 7), au détriment des démocrates-chrétiens.

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