Micheline Calmy-Rey en visite à Moscou
La ministre suisse des Affaires étrangères se rend jeudi à Moscou. Pour y parler entre autres du démantèlement des armes chimiques.
Micheline Calmy-Rey restera deux jours dans la capitale, où elle rencontrera notamment son homologue russe.
Les relations bilatérales entre la Suisse et la Russie sont au centre des entretiens que Micheline Calmy-Rey aura avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov. La situation dans le Caucase et d’autres thèmes internationaux seront aussi abordés.
Cette visite doit contribuer à développer les bonnes relations et la collaboration entre les deux pays, indique le ministère suisse des Affaires étrangères. Et ce d’autant que ces relations ont quelque peu souffert au cours des dernières années.
La gestion par la Suisse du crash aérien d’Überlingen, le cas de l’entreprise de commerce Noga, le blocage puis le déblocage partiel des comptes de la société pétrolière Ioukos ou encore les problèmes entre la justice suisse et l’ancien administrateur du Kremlin Pavel Borodine ont assombri ces relations. Pas assez toutefois pour les ternir de manière profonde et durable.
Hormis les questions de collaboration technique et financière et les relations commerciales, Micheline Calmy-Rey profitera de son passage à Moscou pour aborder également la situation en Tchétchénie.
Abandon des armes chimiques
Deux accords relatifs à la mise en œuvre de projet de destruction d’armes chimiques seront signés en présence des deux ministres des Affaires étrangères.
Ces deux projets s’intègrent dans l’effort consenti par la Suisse – 15 millions de francs en cinq ans – en faveur du désarmement.
Or le temps presse. Les experts jugent que les arsenaux russes d’armes chimiques sont de véritables bombes à retardement. La corrosion dévore lentement les conteneurs chimiques et les gaz menacent de l’échapper.
Avec ses projets, la Suisse veut donc contribuer à accélérer la mise en œuvre du démantèlement de ces armes. D’autant que le risque est important: pratiquement les deux tiers des 70’000 tonnes d’armes chimiques produites durant l’ère soviétique sont entreposées en Russie.
On trouve un exemple concret de cette contribution helvétique dans le sud de l’Oural. La Suisse y finance la construction d’une installation destinée à surveiller la qualité de l’air, de l’eau et du sol et située aux alentours d’un centre de destruction des armes chimiques.
Cette installation doit permettre de s’assurer que la destruction des armes n’aura pas d’effets négatifs pour la population et l’environnement.
Un second projet prévoit la construction d’un transformateur capable d’assurer un approvisionnement électrique stable à un centre de destruction situé près de la Volga. Au total, la Suisse soutien ainsi six projets.
Convention de l’ONU
La Russie a signé, il y a sept ans, la Convention internationale sur la destruction des armes chimiques. Ce faisant, elle s’est engagée à démanteler son arsenal chimique d’ici 2007. En 2001, le Kremlin a toutefois remis cette échéance à 2012.
Les 15 millions de francs accordés par la Suisse font partie d’un programme global de démantèlement des armes chimiques et autres armes de destruction massive mis sur pied par les pays du G8.
Hormis les centres de destruction proprement dits, ce programme finance des projets destinés à l’information de la population et à la protection de l’environnement et de la santé.
swissinfo, Alexandra Stark, Moscou
(Traduction: Olivier Pauchard)
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.