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La Suisse augmente son aide au Yémen

conférence sur le Yémen
Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, Margot Wallstroem, ministre suédoise des affaires étrangères, Simonetta Somaruga, vice-présidente de la Suisse et Mark Lowcock, sous-secrétaire général de l'ONU pour les affaires humanitaires en discussion à Genève lors de la conférence sur l'aide humanitaire pour le Yémen. © Keystone / Salvatore Di Nolfi

A l’occasion d’une conférence sur la crise humanitaire au Yémen, les pays donateurs ont promis une aide de 2,6 milliards de dollars. Organisatrice de la réunion avec l’ONU et la Suède, la Suisse s’est engagée à verser 13,5 millions de francs.

«Nous n’avons pas le droit d’oublier le Yémen.» C’est le rappel qu’a lancé en ouvertureLien externe de la conférence sa co-présidente, la ministre suisse Simonetta Sommaruga. Joignant le geste à la parole, la conseillère fédérale a annoncé une contribution de 13,5 millions de francs à l’assistance humanitaire et un million supplémentaire pour les efforts de paix menés par l’émissaire de l’ONU Martin Griffiths.

Après avoir vu les récents pourparlers se déplacer en Suède, avec laquelle la Suisse a présidéLien externe la réunion des donateurs à Genève, le Conseil fédéral (gouvernement) a signalé sa disponibilité. «En tant qu’Etat hôte des pourparlers de paix sur le Yémen dans le passé, la Suisse se tient prête à offrir ses bons offices à l’avenir aussi», a souligné Simonetta Sommaruga. 

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Pour leur part, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis se sont engagés à verser environ 30% des 2,6 milliards promis, ces deux puissances menant une guerre sanglante au Yémen contre les rebelles Houthis, appuyés par l’Iran.

A eux deux, l’Arabie saoudite et les Emirats ont donc promis 750 millions de dollars. Les besoins, évalués cette année à près de 4,3 milliards de francs, sont énormes et ces ressources financières sont indispensables, fait remarquer à Keystone-ATS le chef du Corps suisse d’aide humanitaire, Manuel Bessler.

Pour autant, l’enveloppe saoudienne et émiratie ne donne pas droit à ces deux pays de la coalition qui soutient le gouvernement en exil de violer le droit international humanitaire (DIH), insiste l’ambassadeur. Or, «on n’en est pas encore là», a relevé Manuel Bessler, les parties au conflit n’honorant pas leurs obligations, le plus souvent. L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a en effet rappelé que ces Etats sont responsables de la «multiplication des besoins humanitaires», tout en entravant l’acheminement de l’aide.

En revanche, Manuel Bessler ne s’est pas prononcé sur de nouvelles révélations dans la presse pointant les activités controversées de l’avionneur suisse Pilatus en Arabie saoudite. Dans les discussions humanitaires avec les rebelles, les Houthis n’ont jamais rien reproché à la Suisse sur cette question, dit-il.

En quatre ans, le conflit a fait quelque 10’000 victimes, selon l’ONULien externe. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme attribue près de deux tiers des décès de civils à la coalition menée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

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