Rétrosport 02: jaune comme Rubens Bertogliati
En 2002, le Tessinois a porté le maillot de leader du Tour de France et Alex Zülle a mis fin à deux ans de galère en remportant le Tour de Suisse.
Seule équipe suisse de première division «Phonak» espère participer à la prochaine Grande Boucle.
Le jeune Suisse Rubens Bertogliati est entré dans la légende du Tour de France. A l’heure du bilan helvétique, l’exploit du Tessinois, vainqueur de la première étape de la Grande Boucle, s’impose sans conteste comme le haut fait de la saison.
Son coup de reins au Grand-duché efface les performances d’Alex Zülle. A 34 ans le Saint-Gallois a pourtant signé le palmarès 2002 le plus probant d’un cyclisme suisse à la recherche d’un nouveau souffle.
Sept victoires, dont le Tour de Suisse et le Tour de Valence et deux étapes du Tour de Romandie notamment ont marqué sa sortie du tunnel. Depuis trois ans, le double vainqueur du Tour d’Espagne (1996, 1997) était à la recherche d’un second souffle.
Mais le coureur de l’équipe allemande «Team Coast», avec laquelle il a reconduit un contrat d’une année, n’est pas seul à avoir tenu le haut du pavé.
L’échec de Jean Nüttli
«Je n’ai pas fait le compte des victoires suisses», commente Jean-Claude Leclercq, directeur technique de la Fédération cycliste suisse (FCS).
«Je crois pouvoir comptabiliser plus de 50 podiums. Mais l’important consiste à se projeter dans l’avenir en tirant les leçons de cette saison.»
Pourtant, à l’heure des comptes, une image négative reste également en mémoire: l’échec de Jean Nüttli dans sa tentative contre le record du monde de l’heure. Le Lucernois s’est lancé dans un pari voué d’avance à l’échec. Tant le manque de sérieux de sa préparation était patent.
Ses qualités intrinsèques de rouleur ne sont pas à remettre en cause. «Bien préparé, Jean peut être un atout pour la Suisse dans les épreuves contre la montre des jeux d’Athènes», souligne Jean-claude Leclercq.
Aux côtés notamment des jeunes en devenir que sont Fabien Cancellara, Aurélien Clerc, Rubens Bertogliati et Martin Elminger.
Oscar Camenzind, Alex Zülle, Laurent Dufaux (deux victoires cette saison), Fabian Jeker et Beat Zberg ont tous dépassé la trentaine et sont désormais à l’automne de leur carrière.
«Phonak» augmente son budget
Tracé les grandes lignes du bilan 2002 et les perspectives d’avenir ne peut se faire sans évoquer le GS Phonak, seul groupe sportif suisse de première division. Dont la saison n’a pas été à la mesure des ambitions de son patron, l’industriel Andy Rihs.
Annoncé comme le grand leader de cette équipe, Oscar Camenzind a effectué un début de printemps prometteur avant qu’un virus ne le touche dans sa santé. Le Schwytzois a néanmoins bouclé sa saison 2002 par une troisième place au Tour de Lombardie.
Une course qu’il avait remportée en 1988, quelques semaines après son titre mondial conquis à Valkenburg. La saison prochaine il sera encore une des figures de proue d’une formation dont l’objectif est une participation au Tour de France.
Pour se faire Andy Rihs, le patron de Phonak Holding AG, n’a pas hésité à augmenter son budget à 12 millions de francs suisses. Reste le plus dur. Pour consolider la structure du groupe, «Phonak» a dû recruter au niveau européen. Sans oublier de puiser dans le réservoir des autochtones avec Michel Absisetti et Georges Rast.
«Phonak ayant décidé de poursuivre, sa présence au sein du peloton professionnel est une bonne chose», relève Jean-Claude Leclercq. J’espère que cette structure permettra aux jeunes de franchir un nouveau palier.»
Car, derrière, la situation se dégrade. La mise sur pied d’équipes de troisième division, aux structures quasi inexistantes, fait plus de tord que de bien au cyclisme suisse. Et ce, au détriment des sélections nationales.
La retraite de Mauro Gianetti
Sur le plan national, le titre de champion de Suisse a été remporté par Alexandre Moos. Très en vue sur les routes du Tour de Romandie et de Suisse, le Valaisan consacre ainsi une très belle saison.
Enfin, le Tessinois Mauro Gianetti, a mis un terme à sa carrière. Le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège et de l’Amstel Gold Race en 1995 – deux de ses 22 victoires – ne quitte pourtant pas la famille du cyclisme: il occupera le poste de manager de l’équipe italienne «Tacconi».
swissinfo/Pierre-Henri Bonvin
Luxembourg, dimanche 7 juillet.
Des milliers de spectateurs, sans parler des millions de téléspectateurs, attendent l’arrivée de la première étape du Tour de France.
A la surprise générale, le Suisse Rubens Bertogliati, coureur presque inconnu, surgit dans le dernier kilomètre et remporte l’étape.
Il revêt le maillot jaune de leader.
– Le jeune Vaudois Aurélien Clerc s’est mis en évidence en remportant 10 victoires cette saison. Autant que Lance Armstrong, le quadruple vainqueur du Tour de France. Il est vrai que l’Aiglon ne courrait pas dans la même catégorie.
– Champion de Suisse, le Valaisan Alexandre Moss s’est classé 7e du Tour de Romandie et 11e du Tour de Suisse, dont il a remporté une étape.
– 19e au classement mondial, «Phonak» aura un budget de 12 millions de francs en 2003
– Spécialiste de l’effort en solitaire, le Bernois Fabian Cancellara a remporté neuf victoires cette saison, dont le titre de champion de Suisse contre la montre, le GP Eddy Merckx et le GP Erik Breukink
– Victime d’un grave accident au Tour de France voilà deux ans, le Bernois Sven Montgomery (26 ans), un des espoirs du cyclisme suisse, a repris timidement la compétition.
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