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Roman Polanski brise le silence

Dans une tribune parue dans plusieurs journaux, le cinéaste franco-polonais Roman Polanski, assigné à résidence dans son chalet de Gstaad, est sorti de sa réserve. Il y considère que la demande d’extradition qui le frappe «est basée sur un mensonge».

Le texte, adressé à l’opinion publique, est paru dans plusieurs quotidiens et sur des sites internet de médias suisses et français. C’est la première fois que Roman Polanski, arrêté le 26 septembre à Zurich en vue de son extradition aux Etats-Unis, s’exprime publiquement. «Je ne peux plus me taire parce que les Etats-Unis continuent de réclamer mon extradition plus pour me livrer en pâture aux médias du monde entier que pour prononcer un jugement sur lequel un accord a été pris il y a 33 ans», écrit le cinéaste franco-polonais de 76 ans.

«Je ne peux plus me taire car la demande d’extradition aux autorités suisses est basée sur un mensonge», poursuit Roman Polanski à propos de son incarcération au pénitencier de Chino (Californie) pendant 42 jours en 1977. Selon le cinéaste, poursuivi aux Etats-Unis pour avoir eu en 1977 des relations sexuelles avec une adolescente de 13 ans, cette incarcération correspondait à la peine à laquelle il aurait dû être condamné et qu’il aurait par conséquent déjà purgée.

«Dans cette demande (d’extradition), il est dit que je me suis enfui pour ne pas subir une condamnation de la justice américaine; or, dans la procédure ‘plaider coupable’ j’avais reconnu les faits et j’étais retourné aux Etats-Unis» pour purger «ma peine», ajoute encore Roman Polanski.

«Je ne peux plus me taire parce que je suis assigné à résidence à Gstaad au prix du versement d’une très grosse caution, que je n’ai pu recueillir qu’en hypothéquant l’appartement que j’habitais depuis plus de 30 ans, que je suis loin de ma famille et que je ne peux plus travailler», dit aussi le cinéaste.

La semaine passée, une cour d’appel californienne a rejeté sa demande d’un jugement par contumace. La Suisse attend la conclusion des procédures judiciaires en cours avant de décider d’extrader ou non le réalisateur.

swissinfo.ch et les agences

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