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Sommet du G8 à Evian: la France paiera cash

Le gouvernement suisse a approuvé vendredi l'accord réglant la coopération avec les autorités françaises pour le sommet du G8.

La France assumera la majorité des frais consentis par la Suisse pour assurer la sécurité. Environ 18 millions de francs.

«Je suis heureuse d’avoir pu conclure rapidement cet accord et de voir que la France a répondu de manière satisfaisante aux attentes de la Suisse», a déclaré vendredi la ministre des affaires étrangères.

C’est précisément à Micheline Calmy-Rey que reviendra l’honneur de parapher le texte, une fois que le Parlement aura approuvé le message.

Le sénat se prononcera ce mois sur cette question tandis que la chambre du peuple le fera lors de la session extraordinaire de mai. Les Chambres fédérales se prononceront également ce mois sur l’engagement d’un contingent de 4500 militaires suisses.

Délicate question de l’indemnisation des frais

L’accord fixe le cadre juridique de la coopération policière, militaire et douanière entre la Suisse et la France pour le sommet du G8, qui se tiendra à Evian, sur les rives du Léman, du 1er au 3 juin prochain. L’accord sera applicable dès sa signature et jusqu’au 10 juin.

Il règle aussi la délicate question de l’indemnisation des frais assumés par la Suisse pour assurer le bon déroulement de la manifestation.

La France participera à concurrence de 18 millions de francs aux frais encourus par la Suisse lors du Sommet du G8.

La participation française sera établie sur présentation par Berne d’un décompte détaillé des dépenses à l’issue du sommet.

Selon les budgets, la tenue du Sommet du G8 à Evian coûtera à la Confédération 25 millions de francs, dont 19,8 millions de prise en charge des frais des cantons de Vaud, Genève et Valais.

La charge nette pour la Confédération ne devrait pas excéder 7 millions de francs. Il restera aux trois cantons, selon leurs budgets, quelque 12,6 millions à assumer ensemble.

Mais sur cette somme, 1,6 million de francs sont liés à l’engagement de la protection civile qui est de toute façon subventionnée par Berne.

Les 11 millions restants sont destinés à des investissements, notamment de matériel de communication, que les cantons pourront se faire prêter gratuitement par l’armée.

Surveillance commune de l’espace aérien et lacustre

S’agissant de la collaboration autour de la sécurité du G8, les policiers et militaires suisses et français resteront en principe dans leur pays respectif, les seules exceptions concernant les agents de liaisons et les gardes du corps qui escorteront les délégations étrangères.

«Sur le terrain, chacun exercera ses compétences sur son propre territoire», a souligné Micheline Calmy-Rey.

La surveillance et la protection de l’espace aérien sera en revanche commune. «Les forces aériennes des deux pays seront engagées, mais les autorisations de tirs de destruction seront délivrées par le pays concerné», a précisé Micheline Calmy-Rey.

Pas question, donc, qu’un avion militaire français ouvre le feu en Suisse et inversement.

Sur le lac et sur terre

Le principe est le même s’agissant de la surveillance de l’espace lacustre. «Il y aura des policiers français sur le lac Léman», a souligné Micheline Calmy-Rey.

Mais l’extension de leurs prérogatives sera limitée. La coopération franco-suisse respecte scrupuleusement la souveraineté des deux Etats ainsi que l’accord sur la coopération policière et douanière en vigueur depuis 1998 entre la France et la Suisse.

Sur terre, seuls des agents de liaison seront détachés dans le pays voisin. Ils auront pour tâches d’assurer la transmission et l’échange d’informations et de contribuer à l’analyse d’informations. Ces policiers pourront également participer à des patrouilles, en particulier pour assurer la sécurité des participants au Sommet.

Ils pourront emporter leur arme sur le territoire voisin. Mais ils ne pourront l’utiliser ou exercer des mesures de contrainte qu’en cas de légitime défense, précise l’accord.

swissinfo avec les agences

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