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Sommet du G8: la Suisse sur le pied de guerre

Le gouvernement a décidé d’engager l’armée suisse à la demande des cantons de Genève, de Vaud et du Valais. Keystone

Quelque 4500 soldats suisses participeront à la sécurité du sommet du G8 qui se tient du 1er au 3 juin à Evian en France.

Le nombre de soldats mobilisés étant supérieur à 2000, le Parlement devra donner son aval à cet engagement le mois prochain.

Une telle mobilisation militaire répond sans doute à l’importance de l’événement attendu autour du Lac Léman.

Pour en souligner l’importance, trois ministres – Micheline Calmy-Rey (Affaires étrangères), Samuel Schmid (Défense) et Ruth Metzler (Police) – ont annoncé jeudi à Berne ces mesures sécuritaires.

Il faut dire que les enjeux sont énormes. Les responsables des sept pays les plus industrialisés du monde plus la Russie (G8) doivent se rencontrer à Evian.

De plus, des représentants de 20 nations y seront également présents dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).

Au total, la ville accueillera environ 10 000 délégués et 3000 journalistes.

Manifestations en France

Ce sommet offre donc à la Suisse l’occasion de montrer qu’elle peut collaborer à la mise sur pied d’un événement de portée internationale, souligne Micheline Calmy-Rey.

Le sommet du G8 a de grandes conséquences sur le maintien de la sécurité, déclare Ruth Metzler. La Suisse devra en effet garantir la sécurité des participants, puisque les délégués du NEPAD logeront sur la rive helvétique du Lac Léman.

Les autorités devront par ailleurs compter avec les manifestations des opposants à la mondialisation. Le Conseil fédéral s’attend cependant à ce qu’elles aient lieu surtout sur le territoire français, car la Suisse ne fait pas partie du G8.

Les mesures de sécurité seront prises en étroite collaboration avec la France, a de son côté précisé Samuel Schmid.

Cette collaboration sera facilitée du fait que les deux pays ont déjà accompli des exercices communs en matière de guerre aérienne et de sauvetage.

Péréquation financière

Par ailleurs, l’engagement de l’armée suisse pour protéger Evian n’est pas une première. Ce fut déjà le cas en 1962: les pourparlers de paix visant à mettre fin à la guerre d’Algérie avaient eu lieu dans cette ville.

Le gouvernement a décidé d’engager l’armée suisse à la demande des cantons de Genève, de Vaud et du Valais. Les forces de police de ces trois cantons ne sont en effet pas suffisantes pour assurer la sécurité d’un tel événement.

Les 4500 soldats suisses seront engagés du 22 mai au 5 juin. Le chef de l’Etat-major général, le commandant de corps Christophe Keckeis, en aura la direction générale.

A eux seuls, les coûts de sécurité sont estimés, du côté suisse, à 40 millions de francs. La question du partage des coûts entre la France et la Suisse est actuellement négociée et fera l’objet d’un accord.

Quant à la répartition des coûts entre la Confédération et les cantons, elle sera discutée lors d’une réunion le 18 février prochain.

swissinfo avec les agences

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