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Des voitures moins chères, mais à quel prix

Les voitures pourraient bientôt coûter moins cher. www.auto.de

La libéralisation européenne du commerce automobile touche la Suisse. Elle est à l'ordre du jour de la Commission de la concurrence.

La Suisse pourrait s’inspirer des nouvelles règles de l’UE. Mais les professionnels de la branche veillent au grain.

L’Union européenne, qui veut offrir des prix et des services plus avantageux aux consommateurs, vient de lever plusieurs tabous dans le secteur de la distribution automobile qui jusqu’ici était fortement cartellisé.

Ainsi les concessionnaires pourront vendre dans le même hall d’exposition des modèles provenant de constructeurs différents. Et les vendeurs ne seront plus obligés de fournir eux-mêmes le service après-vente des véhicules.

Pour le marché suisse, la Commission de la concurrence (Comco), s’inspirant des règles de Bruxelles, a préparé de nouveaux critères qu’elle a soumis aux associations et entreprises concernées. L’heure est venue de trancher.

Mais les professionnels de la branche n’apprécient guère la hâte de l’instance fédérale, d’autant que selon eux ce projet «remet entièrement en question les structures actuelles du secteur, les détruit même dans la pratique».

Favoriser la concurrence

La Commission fédérale dit clairement ses intentions: elle veut tout à la fois éviter le cloisonnement du marché suisse, favoriser la concurrence entre les marques et stimuler la concurrence sur le marché du service après-vente.

Le vice-directeur de la Comco, Patrick Krauskopf, cite par exemple le fait que les distributeurs suisses pourraient ainsi se détacher des incitations contraignantes des grands constructeurs et les réparateurs profiter d’un accès plus large aux marchés des pièces détachées.

L’autorité de surveillance dresse en conséquence toute une liste potentielle d’entraves qui, si elles étaient pratiquées et constatées sur le marché automobile suisse, devraient être considérées comme des restrictions illicites à la concurrence.

Danger pour les PME

Dans sa prise de position, l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA), qui représente plus de 4’000 membres, rejette dans son ensemble le projet de communication de la Commission fédérale.

Elle estime qu’une telle libéralisation du marché de l’automobile met en péril les petites et moyennes entreprises: «elles ne seront pas en mesure de tirer profit des nouvelles opportunités».

Pour l’UPSA, les directives proposées vont «nettement plus loin» que les exigences de l’UE et que l’économie suisse s’en trouvera pénalisée. Elle réclame donc une «totale réciprocité entre la Suisse et l’espace européen».

On laissait entendre, du côté de la Commission de la concurrence, que son projet pourrait être mis en application dès la mi-octobre. On en est moins sûr quand on entend les professionnels réclamer un délai plus long d’au moins une année. Premiers éléments de réponse ce lundi peut-être.

swissinfo avec les agences

La Commission de la concurrence veille à l’application de la Loi sur les cartels
Elle est composée de 15 membres élus par le gouvernement
Le secteur automobile suisse: 5’900 garages, 42’000 collaborateurs, 29 milliards de francs de chiffre d’affaires
L’UPSA, organisation faîtière des garagistes suisses, a été fondée en 1927

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