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L’ambassade de Suisse en Iran, cible potentielle

Impossible désormais de manifester devant l'ambassade de Suisse en Iran. Keystone Archive

Suite à des menaces d’Al-Qaïda, l’Iran renforce la protection autour de certaines ambassades occidentales.

Le groupe terroriste pourrait s’en prendre à l’ambassade helvétique, qui représente les intérêts américains en Iran depuis la crise des otages de 1980.

Les autorités iraniennes indiquent avoir pris ces mesures sur la base d’articles de presse et sur la base de leurs propres sources informations.

Porte-parole au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Alessandro Delprete précise que l’une de ces sources est le site Internet iranien Baztab, proche des Gardiens de la révolution, armée idéologique et fer de lance du régime iranien.

Dispositif de sécurité

Le renforcement de la sécurité est entré en vigueur lundi. Il concerne en particulier les ambassades de Suisse, de Grande-Bretagne et de Turquie.

Selon des témoins cités par l’agence de presse Reuters, la police patrouille désormais devant ces missions et des barrages ont été dressés pour empêcher les véhicules de se garer dans les rues environnantes.

Contacté mercredi par swissinfo, Alessandro Delprete, porte-parole au Ministère suisse des Affaires étrangères (DFAE), n’a pas donné plus de détails sur le dispositif de sécurité.

«Il a été mis en place par les autorités iraniennes, souligne Alessandro Delprete. La Suisse, elle, n’a pas pris de mesures spéciales.»

Interrogé par l’agence ATS, l’ambassadeur de Suisse à Téhéran s’est également refusé à tout commentaire. Tim Guldimann a rappelé que Berne avait décidé de ne donner aucune information en relation avec son mandat de représentation des intérêts américains.

Une position qui en fait une cible

Berne représente les intérêts américains en Iran depuis la crise des otages de 1980. Ce qui fait de l’ambassade suisse à Téhéran une cible potentielle pour les groupes terroristes comme Al-Qaïda.

«La Suisse est particulièrement exposée de par sa position», confirme Victor-Yves Ghebali, professeur de science politique à l’Institut universitaire de Hautes Etudes Internationales (HEI), à Genève.

«D’autant plus que ces mouvements ont un comportement irrationnel, poursuit-il. S’ils étaient plus subtils, ils comprendraient que s’attaquer à la Suisse est contre-productif, voire suicidaire.»

Menaces d’Al-Qaïda

Le chef de la diplomatie iranienne Kamal Kharrazi avait fait part lundi soir déjà des menaces du réseau lié à Oussama ben Laden et de groupes soutenant Saddam Hussein.

Plusieurs médias, locaux notamment, avaient évoqué la présumée participation de l’Iran à l’arrestation de l’ex-dictateur irakien. Selon ces sources, l’Iran aurait fourni les informations ayant mené à la capture de Saddam Hussein.

De plus, Téhéran a annoncé détenir des membres d’Al-Qaïda, mais a refusé de révéler leur identité.

swissinfo, Alexandra Richard et les agences

– Berne représente les intérêts américains en Iran depuis la crise des otages de 1980.

– La diplomatie helvétique a ensuite été sollicitée dans le cadre de la reprise des contacts entre l’Iran et les Etats-Unis à la suite des attentats du 11 septembre 2001.

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