Des perspectives suisses en 10 langues

Les Etats-Unis se rapprochent de l’Iran via la Suisse

Le président iranien Khatami (ici lors d'une cérémonie officielle samedi), mène de son côté une offensive diplomatique pour lutter contre le terrorisme sans recourir à la force. Keystone

L'Iran, qui a condamné les attentats du 11 septembre, est de plus en plus sollicité par les Occidentaux dans la lutte antiterroriste. Une politique qui porte ses fruits puisque les Etats-Unis - qui n'ont pas de relations diplomatiques avec Téhéran - ont remercié Téhéran via l'ambassadeur de Suisse Tim Guldimann.

Depuis la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Washington en 1980, c’est la Suisse qui représente les intérêts américains en Iran. C’est pourquoi les Etats-Unis ont fait parvenir un message via l’ambassadeur Tim Guldimann.

«Nous avons envoyé un message pour remercier les Iraniens de leur condamnation des attaques terroristes. Nous leur avons dit que nous espérons qu’ils ne vont pas rester en dehors de la lutte antiterroriste», a indiqué un diplomate américain.

Un médiateur chevronné

De son côté, Tim Guldimann s’est refusé à tout commentaire.«Je ne fais jamais de commentaire sur les relations entre l’Iran et les Etats-Unis», nous a-t-il affirmé. Mais l’ambassadeur a tout de mêmindiqué qu’il doit se rendre la semaine prochaine à Washington pour consulter les Américains sur le sujet.

Ce diplomate a une réputation de médiateur chevronné. Il avait d’ailleurs joué un rôle de premier plan dans le conflit tchétchène, lorsqu’il était en poste à Moscou. En tout cas, Hamid-Reza Assefi, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, nous a confirmé la réception du message américain, sans donner de détails.

Diplomatie tous azimuts

Depuis le 11 septembre dernier, les Iraniens multiplient les messages de sympathie envers les Américains. Après la très ferme condamnation des attentats contre New York et Washington, exprimée par le président Khatami, les messages de condoléances se succèdent. Ainsi, le maire de Téhéran, comme celui d’Ispahan, ont envoyé des messages au maire de New York. De même, le porte-parole du parlement est allé à l’ambassade de Suisse pour signer le livre de condoléances ouvert à cette occasion.
Dans ce contexte, la visite à Téhéran la semaine prochaine du chef de la diplomatie britannique Jack Straw semble cruciale. Elle intervient après un contact téléphonique entre le Premier ministre, Tony Blair et le président Khatami. C’est la première fois qu’un secrétaire au Foreign Office se rend à Téhéran depuis la révolution islamique de 1979.

D’autre part, après avoir rencontré son homologue britannique, le secrétaire d’Etat américain Collin Powell a affirmé qu’il laissait à ce dernier toute la latitude «pour exprimer aux Iraniens le message qui ressort de notre conversation». Avant d’ajouter que les Etats-Unis voudraient «explorer les opportunités de coopération dans la lutte contre toute forme de terrorisme» avec l’Iran. De même, le ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel, doit également se rendre à Téhéran à la tête de la troïka européenne. Il sera porteur d’un message de la part des Américains.

Tourner la page?

Décidément, cette crise semble être l’occasion pour Téhéran et Washington pour tourner une page après une rupture de vingt-deux ans. Dans ce cas, la Suisse peut être un intermédiaire de choix.

D’ailleurs, le chef de la Commission de la sécurité et des Affaires étrangères, Mohsen Mirdamadi, un proche du président Khatami, se trouve actuellement en Suisse.

Siavosh Ghazi à Téhéran

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision