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L’enquête contre Yeslam Binladin au point mort

Yeslam Binladin dans le bureau de sa société sise à Genève, SICO. Keystone Archive

Après avoir donné lieu à l’une des plus vastes perquisitions organisées par le Ministère public de la Confédération, l’affaire semble se dégonfler.

Aucun document n’indique que le demi-frère d’Oussama Ben Laden a commis des actes illicites.

Yeslam Binladin va-t-il retrouver la tranquillité à laquelle il aspire? Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le demi-frère du terroriste présumé Oussama Ben Laden est sous les feux des projecteurs.

Les médias du monde entier s’intéressent à ses moindres gestes alors que les justices suisse et française vérifient ses activités financières.

Le 27 mars 2002, une trentaine d’enquêteurs de la Police fédérale frappait à la porte du discret pavillon genevois de l’homme d’affaires saoudien naturalisé suisse.

Documents analysés à Berne

A la fin de la journée, un camion militaire bondé de documents et de matériel informatique prenait le chemin de Berne pour y être analysés. La Suisse répondait ainsi de façon spectaculaire à une demande d’entraide judiciaire du juge parisien Renaud Van Ruymbeke.

Le magistrat enquête sur des soupçons de blanchiment d’argent dans le cadre d’échanges financiers entre des entreprises de la famille Binladin, et notamment la société genevoise SICO, contrôlée par Yeslam.

A cette époque, la police a aussi visité la villa de la Côte d’Azur appartenant aux Binladin.

Rien ne permet d’ouvrir une enquête

Plus d’un an après c’est le silence radio sur le résultat de ces perquisitions. A Berne on reste très prudent.

Le Ministère public de la Confédération explique que Yeslam Binladin n’est pas inculpé et que rien n’a été trouvé qui permette d’ouvrir une enquête de police judiciaire au niveau suisse.

Une langue de bois qui laisse supposer que ce dossier est sur le point d’être classé sans suite.

Ce qui est sûr c’est qu’après avoir épluché pendant onze mois les documents saisis, le procureur fédéral a rendu le 7 février 2003 une ordonnance de clôture concernant la commission rogatoire française, et la documentation a été transmise au juge van Ruymbeke.

«Je n’ai rien à cacher, si j’avais commis des actes répréhensibles, il y a longtemps que le juge m’aurait inculpé», souligne Yeslam Binladin.

swissinfo, Luigino Canal

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