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La bataille contre la traite des enfants continue

Plus d'un million d'enfants par an font l'objet de trafics. Keystone Archive

Terre des hommes tire un bilan satisfaisant de sa campagne «Stop trafic d’enfants» lancée il y a deux ans.

La pétition demandant que la criminalité organisée envers les enfants soit poursuivie à titre de crime contre l’humanité a recueilli quelque 120’000 signatures.

Cette campagne, lancée à la fin octobre 2001, a été menée sous le slogan: «La Suisse ne saurait être un refuge pour les trafiquants d’enfants».

Deux ans plus tard, la Fédération internationale Terre des hommes tire un bilan intermédiaire à cette action qui doit se poursuivre jusqu’en 2005.

Mercredi, devant la presse, la fondation a estimé que son action d’information, de lobbying et de travail politique menée dans 33 pays au total a été satisfaisante.

L’organisation de défense de l’enfance estime à un million le nombre d’enfants vendus chaque année dans le monde comme forces de travail à bon marché, obligés de mendier ou de voler, contraints à la prostitution, objets d’adoptions illégales, victimes d’abus sexuel ou de pornographie infantile.

Premiers résultats

Dans les zones d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Nigeria) et d’Europe orientale (Albanie, Grèce) où intervient la fondation, l’information et la prévention ont eu des effets.

Terre des hommes (TdH) a ainsi pu dissuader des familles démunies de confier leurs enfants à des inconnus pour se rendre à l’étranger où ils seront exploités en tant que forces de travail à bon marché, obligés de mendier ou de se prostituer.

Par exemple, le trafic d’enfants albanais vers la Grèce, qui connaît un pic en période touristique, a visiblement diminué grâce au travail de prévention mené auprès de 14’000 écoliers albanais.

Les autorités albanaises et grecques ont désormais reconnu l’importance du problème. Terre des hommes va étendre son action à treize autres districts d’Albanie.

Ces trois prochaines années, 60’000 écoliers albanais y seront sensibilisés et au moins 760 enfants à «haut risque» seront suivis par des assistants sociaux.

Aussi dans les pays riches



Adoptions clandestines, trafic d’organes, pornographie infantile ont cours dans les Etats dits riches et civilisés. La Suisse est en Europe l’un des principaux pays de transit et de destination de la traite des êtres humains, selon TdH.

En modifiant le Code pénal suisse, il est possible de contribuer à stopper cet odieux commerce, estime l’organisation. L’organisation demande l’introduction d’un article qui décrète l’imprescriptibilité et l’universalité de la criminalité organisée envers les enfants.

Celle-ci remettra officiellement le 20 novembre prochain sa pétition intitulée «Stop trafic d’enfants» à la Chancellerie fédérale à Berne. Mais TdH entend bien poursuivre son travail auprès des parlementaires.

Ce texte a reçu le soutien de 140 personnalités des milieux économiques, politiques et culturels. Une initiative parlementaire – émanant du radical fribourgeois Jean-Paul Glasson -, qui reprend la demande de la pétition, a également été déposée.

swissinfo et les agences

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