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La Suisse s’incline sur le fil face à la Russie

Keystone

Opposée à la Russie, l'équipe de Suisse a concédé la première défaite de son Mondial à domicile (4-2). Les protégés de Ralph Krueger ont longtemps rivalisé avec les champions du monde en titre avant de céder à 11 minutes du terme de la partie.

Il n’y aura donc pas eu de revanche. Battue deux fois lors du dernier Championnat du monde par la Russie, dont un sec 0-6 en quarts de finale, la Suisse n’a pas réussi à créer la surprise à Berne. Mais il s’en est fallu de très peu. Dans un match intense et rythmé, les Suisses ont fait jeu égal avec la formation de Slava Bykov.

Le résultat est même élogieux pour la «Sbornaja», qui aurait très bien pu repartir les mains vides. Pour preuve, les Suisses ont tiré 39 fois en direction des buts adverses, contre 24 seulement pour la Russie. «On a vraiment très bien joué, cette défaite est dure à avaler. Mais je suis très fier de la performance de l’équipe, c’est encourageant pour la suite du tournoi», a commenté le coach Ralph Krueger au terme de la rencontre.

«L’atmosphère était fantastique, ce fut vraiment un très bon match de hockey. On a réussi à profiter des erreurs de l’équipe de Suisse», a pour sa part sobrement déclaré le coach russe Slava Bykov.

Le premier tiers à la Suisse

C’est la Russie qui est le mieux entrée dans ce match, en ouvrant le score dès la 3e minute de jeu sur l’impulsion de son maître à jouer Ilya Kovalchuk. Mais piqués au vif par ce but précoce, les Suisses n’ont pas tardé à réagir.

A la 10e, Frolov est sanctionné pour deux minutes. La Suisse parvient à bien installer son jeu de puissance et sur un rebond devant le but, Ryan Gardner, adepte de ce genre de situations, parvient à glisser la rondelle au fond des filets. Dès lors, les coéquipiers de Mark Streit se libèrent et donnent beaucoup de fil à retordre aux Russes, contraints de multiplier les pénalités.

La Suisse se montre beaucoup plus adroite en situation de supériorité numérique que lors de ses deux premiers matches face à la France et l’Allemagne. Pour preuve, le 2-1 de Martin Plüss, à la 18e, survient alors que la Suisse évolue à 5 contre 4 et que l’arbitre a levé son bras pour signaler une 2e pénalité différée.

Des erreurs qui coûtent cher

Plus rapides, plus déterminés et poussés par les «hop Schwyz» d’un public une nouvelle fois exceptionnel, les Suisses rentrent logiquement aux vestiaires en menant au score face aux champions du monde. Disciplinée, laissant peu d’espaces aux Russes, l’équipe-hôte parvient à tenir son avantage jusqu’à la mi-match.

Mais face à des individualités capables de faire la différence à tout moment, la moindre erreur se paie comptant. Philippe Furrer et ses camarades en font l’expérience lorsque Sergei Zinoviev profite d’un mauvais placement défensif, déboule à pleine vitesse sur le côté droit avant de servir parfaitement Ilya Kovalchuk pour le 2-2 (30e).

C’est sur une autre erreur que le match échappe à la Suisse. Alors qu’ils se trouve dans la zone d’attaque, le défenseur Goran Bezina voit sa passe transversale à la ligne bleue interceptée par Alexei Morozov. L’attaquant russe s’échappe en compagnie d’Ilya Kovalchuk. C’est 3-2 pour la Russie (49e) et très dur à encaisser pour une équipe de Suisse qui tenait jusque-là bien le coup.

Place au tour intermédiaire

Malgré les coups de butoir des dernières minutes, la Suisse n’est pas parvenue à égaliser. Et comme bien souvent dans ces cas-là, c’est au contraire la Russie qui a pu inscrire le dernier but dans la cage désertée par Martin Gerber.

La Suisse a désormais le regard tourné vers le tour intermédiaire, où elle devrait selon toute vraisemblance se mesurer à la Suède, aux Etats-Unis et à la Lettonie. Sur les 6 équipes en lice (si on y ajoute la Russie et la France, qui a battu de manière inattendue l’Allemagne 2-1), 4 seront qualifiées pour les quarts de finale.

Les points obtenus lors du premier tour face aux adversaires qualifiés pour ce tour intermédiaire comptent. La Suisse partira donc avec 3 points, contre 6 par exemple à la Russie.

Le jeune «sosie» de Streit est arrivé

Pour ce tour intermédiaire, la Suisse pourra compter sur un renfort de taille en la personne de Yannick Weber. Le jeune défenseur de 18 ans a atterri mardi matin en Suisse en provenance d’Amérique du Nord après l’élimination des Canadiens de Montréal en playoff de NHL.

Quasiment inconnu il y a un an à peine, Yannick Weber a explosé cette saison. D’abord aligné par les Hamilton Bulldogs, en AHL, l’antichambre de la NHL, il a su s’imposer rapidement dans son équipe, puis a séduit les dirigeants des Canadiens de Montréal, qui l’ont aligné à six reprises, dont trois durant les playoff (séries finales).

Lors du 3e match de la série, il s’est même offert le luxe d’inscrire son premier but dans la prestigieuse ligue nord-américaine.

Une montée en puissance

«Avec l’équipe de Suisse, je devrais être utilisé comme défenseur offensif, notamment en supériorité numérique», affirme celui dont les ressemblances avec son aîné Mark Streit sont frappantes. Comme le capitaine de la Suisse, également un défenseur à vocation offensive, Yannick Weber a grandi à Berne, a fait toutes ses classes au CP Berne, et est parti tenter sa chance en Amérique du Nord.

Avec Streit et Weber, la Suisse dispose désormais de deux défenseurs capables de faire la différence grâce à leur tir puissant et à leur vision du jeu, notamment en supériorité numérique.

La suite du tournoi s’annonce donc plutôt bien, comme le confirme l’attaquant Julien Sprunger: «On est monté en puissance et en intensité depuis le début du Mondial. Si on continue dans cette direction, je suis confiant pour les matches à venir».

swissinfo, Samuel Jaberg à Berne

Mardi 28 avril

Russie-Suisse 4-2 (1-2 1-0 2-0)

Buts: 3e Atyushov (Kovalchuk, Gregeshkov) 0-1, 10e Gardner (Pluess, Blindenbacher/à 5 contre 4) 1-1, 18e Pluess (Streit, Ruethemann/à 5 contre 4, pénalité différée) 2-1, 30e Kovalchuk (Zinoviev) 2-2, 49e Morozov (Kovalchuk) 2-3, 60e (59’45”) Perezhogin 4-2 (dans le but vide).

Suisse: Gerber; Blindenbacher, Mark Streit; Du Bois, Goran Bezina; Seger, Philippe Furrer; Josi; Paterlini, Thomas Ziegler, Ambühl; Wick, Jeannin, Romano Lemm; Gardner, Martin Plüss, Rüthemann; Sprunger, Sannitz, Romy; Déruns.

Russie: Bryzgalov; Nikulin, Proshkin; Atyushov, Kalinin; Tverdovsky, Vishnevsky; Grebeshkov; Morozov, Tereschenko, Kovalchuk; Perezhogin, Zinoviev, Frolov; Radulov, Gorovikov, Saprykin; Kuryanov.

Berne: 11’479 spectateurs (guichets fermés).

Pénalités: 6 x 2′ contre la Suisse; 5 x 2′ contre la Russie.

Notes: la Suisse sans Manzato, Monnet, Diaz ni Weber (surnuméraires). L’équipe de Suisse sans gardien de 59’03” à 59’45”.

France-Allemagne 2-1 (2-1 0-0 0-0)

Buts: 4’Lussier 1-0, 5’Hecht 1-1, 17’Meunier 2-1.

CLASSEMENT
1.RUSSIE 3/9
2.SUISSE 3/5
3.FRANCE 2/3
4.Allemagne 3/1

La Russie, la Suisse et la France sont qualifiés pour le tour intermédiaire. L’allemagne jouera le tour contre la relégation. Les points obtenus contre les deux autres équipes du groupe également qualifiées comptent pour la suite de la compétition.

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