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Succès en forme de couronnement pour la Suisse

La Suisse exulte... les rues de Bâle après la victoire de vendredi soir. Keystone

L'équipe de Suisse de football s'est offert l'un des plus beaux succès de son histoire, vendredi à Hanovre, et une place en huitièmes de finale de la Coupe du monde.

Au-delà de ce succès acquis dans la souffrance et de cette qualification tant espérée, c’est le couronnement d’un groupe homogène et solidaire conduit de main de maître par Köbi Kuhn.

C’était un Suisse – Corée du Sud de tous les dangers. Un match à ne perdre sous aucun prétexte pour la jeune équipe helvétique. Car une victoire ou un match nul contre les ‘diables rouges’ coréens étaient synonymes de qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde… leur Coupe du monde.

C’est mission réussie pour les internationaux helvétiques! Dans la douleur, mais plutôt deux fois qu’une: avec cette victoire (2-0) et la tête du groupe G en prime, devant la France.

Mais au-delà de ces considérations, et plus symboliquement, ce succès contre la Corée du Sud est aussi une marque indélébile dans la courbe ascendante que suit l’équipe de Suisse depuis la prise de pouvoir de Köbi Kuhn en 2001. Depuis cinquante matches, la ‘petite’ Suisse ne cesse de grandir.

‘Dae-Han-Min-Guk’

Dans les travées du Niedersaschenstadion d’Hanovre, le bruit incessant des «kkwaenggwari» (tambours traditionnels) des supporters coréens ou leurs fameux chants «Dae-Han-Min-Guk» (Corée en ancien dialecte) et «Oh, Pilsung Korea» (la victoire pour la Corée) n’ont pas réussi à faire vaciller les Helvètes. Même déboussolés après la sortie de Philippe Senderos sur blessure, même poussés dans leurs derniers retranchements

La rage du défenseur d’Arsenal (buteur avant de sortir sur blessure), la force de frappe d’Alexander Frei, l’avènement de Tranquillo Barnetta en meneur de jeu, la maîtrise du capitaine Johann Vogel et les coups de patte d’Hakan Yakin ont permis à la Suisse de supporter la pression pour répondre aux attentes placées en elles.

Première de son groupe avant ce dernier match, proche du but, elle aurait pu perdre en 90 petites minutes le bénéfice des efforts précédemment fournis. Mais elle n’a pas, et c’est la marque des grands, été paralysée par l’enjeu. Elle n’a pas failli dans la dernière ligne droite.

Malgré leur jeunesse (la Suisse est la seconde plus jeune équipe du tournoi juste derrière le Ghana, avec une moyenne d’âge de 25 ans et 4 mois), les internationaux helvétiques ont su gérer la rencontre à la perfection.

«Je suis fier d’appartenir à cette équipe de Suisse, une des seize meilleures équipes du monde à l’heure actuelle. Notre but était de nous qualifier pour les huitièmes de finale et nous y sommes», réagissait à chaud Alexander Frei.

Envisager l’avenir avec sérénité

A deux ans de ‘son’ championnat d’Europe, la Suisse a donc réalisé une performance de choix. Un morceau de bravoure qui lui permet d’envisager la suite du Mondial allemand, et l’avenir en général, avec sérénité.

Comme il y a douze ans aux Etats-Unis, la Suisse sera présente au stade des huitièmes de finale de la Coupe du monde. Mais cette année, le rêve pourrait bien ne pas s’arrêter à ce stade de la compétition.

Soutenus par plusieurs milliers de supporters présents dans le stade (mais aussi en ville) et par tout un pays en ébullition, la ‘Nati’ a les moyens de se hisser en quarts de finale. Un exploit qu’elle n’a plus réalisé depuis 54 ans!

Battre l’Ukraine

Pour cela, il faudra une nouvelle fois gagner, lundi à Cologne, face à l’Ukraine d’Andrei Shevchenko, la star du Milan AC en partance pour Chelsea.

Pour sa première participation à une phase finale de Coupe du monde, l’équipe d’Ukraine a certes connu des débuts difficile en concédant une large défaite contre l’Espagne (0-4).

Mais ses succès probants contre l’Arabie Saoudite et la Tunisie ont permis à l’ancienne république d’URSS de terminer seconde de son groupe. Face à ce futur adversaire, les Suisses devront faire preuve d’une nouvelle dose de courage, d’abnégation et de talent pour que la belle aventure continue… encore un peu.

swissinfo, Mathias Froidevaux à Hanovre

Après les trois rencontres du groupe G la Suisse termine en tête (7 points) devant la France (5 points), la Corée du Sud (4 points) et le Togo (0).
La Suisse affrontera l’Ukraine en huitièmes de finale lundi à Cologne et la France affrontera l’Espagne mardi à Hanovre.

– L’équipe de Suisse a sans doute disputé et remporté l’un des matches les plus importants de son histoire vendredi soir contre la Corée. Deux ans avant les Championnats d’Europe qui auront lieu en Suisse et en Autriche, la Nati s’est qualifiée pour les huitièmes de finale du Mondial.

– Lundi à Cologne, la Suisse défiera l’Ukraine pour une place en quarts de finale du tournoi mondial auquel elle prend part pour la huitième fois.

– Lors de sa dernière participation à une phase finale de Coupe du monde il y a douze ans aux Etats-Unis, la Suisse s’était qualifiée pour les 8èmes de finale où elle avait perdu contre l’Espagne (3-0).

– Les Helvètes ont enregistré leurs meilleurs résultats lors des éditions de 1934, 1938 et 1954 du Mondial en se hissant, à chaque fois, jusqu’en quarts de finale de la compétition.

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