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Un tiers des cancers pourraient être évité

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La Suisse veut mieux coordonner la lutte contre le cancer. Elle lance un programme national qui devrait permettre de prévenir plus de 30% des cas.

Aujourd’hui, le cancer frappe quatre personnes sur dix et il est responsable d’un quart des décès en Suisse.

Chaque année en Suisse, 31’000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés et 15’000 personnes meurent de cette maladie, a rappelé vendredi Oncosuisse. Et compte tenu du vieillissement de la population, ce fléau gagnera en importance dans les années à venir si rien n’est entrepris.

Sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS), Oncosuisse a donc élaboré un programme national contre le cancer pour les années 2005 à 2010. Il fixe cinq priorités.

La cigarette dans le collimateur



Tabagisme, alimentation déséquilibrée, mode de vie sédentaire, abus d’alcool, expositions nocives au radon ou au rayonnement ultraviolet du soleil: les facteurs à risque les plus importants sont connus. Au moins un tiers des cancers peut être prévenu par une modification du comportement individuel.

A l’origine d’un tiers des cancers, le tabagisme est une des cibles principales de la prévention, notamment par l’imposition des produits du tabac, une description claire de leur contenu ainsi que l’interdiction de la publicité.

Selon Oncosuisse, dans le cas du cancer du poumon, 2,5 millions de francs ont été dépensés pour la prévention, alors que les soins coûtent 360 millions de francs par année.

Eliminer les disparités

Plus une tumeur est décelée tôt, plus les chances de guérison sont grandes, a rappelé Doris Schopper, spécialiste en politiques de santé et coauteur du programme. Or d’un canton à l’autre, les politiques de dépistage divergent.

Le programme recommande ainsi de donner à toutes les femmes de plus de 50 ans la possibilité de recourir régulièrement à une mammographie.

Les chances de survie dépendent aussi du traitement. Face aux pressions financières, l’établissement de standards minimaux devrait garantir la qualité des soins, a souligné le professeur Reto Obrist, directeur d’Oncosuisse et du département valaisan d’oncologie, professeur à l’Université de Bâle et co-auteur du programme.

La création d’un registre national des tumeurs avec des données statistiques fiables permettrait également d’atteindre ces buts et de prouver qu’on peut faire mieux en optimisant les ressources financières.

Il est encore difficile de mesurer combien de personnes sont traitées et avec quels succès, a indiqué Reto Obrist. Enfin, la recherche clinique, psychosociale et en santé publique doit être soutenue.

Début du processus



Le programme national contre le cancer constitue un premier pas. Lors de leur prochaine réunion, l’OFSP et les cantons devront décider s’ils l’adoptent, a précisé Giorgio Noseda, médecin chef à l’Hôpital de Lugano, professeur à l’Université de Berne, cofondateur et président d’Oncosuisse.

Par ailleurs, Oncosuisse estime qu’une instance fédérale, idéalement l’OFSP, devrait coordonner les différentes activités. Or cet office est confronté à une réduction de 10% de ses postes, a rappelé le professeur Noseda. L’association se dit prête à assumer la responsabilité de la mise en œuvre du programme.

swissinfo et les agences

31’000 nouveaux cancers sont enregistrés chaque année
Cette maladie tue 15’000 personnes par an
Le cancer est la 2e cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires
La moitié des hommes et le tiers des femmes développeront un cancer durant leur vie
Un tiers des cas pourrait être évité, notamment grâce à une meilleure prévention

– Oncosuisse a été créé en 1999.

– Il s’agit de l’organisation faîtière en matière de lutte contre le cancer.

– Elle regroupe la Ligue suisse contre le cancer (LSC), l’Institut suisse pour la recherche appliquée sur le cancer (SIAK) et l’Institut suisse de recherches expérimentales sur le cancer (ISREC).

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