Une médiatrice entre la population et le gouvernement
La présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a choisi de placer la solidarité et la protection de l'environnement au centre de son allocution du Nouvel An.
Face aux nombreux défis d’un monde globalisé et aux problèmes qu’il implique, la Suisse doit selon elle maintenir un Etat fort et miser sur sa force d’intégration.
«Ce rôle de médiatrice me tient particulièrement à cœur», a déclaré lundi la ministre des affaires étrangères (DFAE) dans son allocution radio-télévisée de Nouvel An.
La présidence de la Confédération est «une merveilleuse opportunité» pour être à l’écoute des «soucis» et des «espoirs» de la population et les transmettre au Conseil fédéral, a-t-elle ajouté.
Micheline Calmy-Rey veut aussi relever «un grand défi», la globalisation, qui «ne bénéficie pas à tous de la même façon». «Le fossé s’élargit entre les différents revenus». Cette situation «nous oblige à réagir, car l’injustice sociale est une menace pour notre cohésion nationale».
Miser sur la force d’intégration
Les autres défis auxquels la Suisse est aujourd’hui confrontée sont «du travail pour toutes et tous, une bonne sécurité sociale et la protection de l’environnement».
«Mais nous pouvons les affronter si nous nous souvenons que nous formons une communauté, une communauté solidaire», a déclaré Micheline Calmy-Rey.
«Le lien qui nous unit», selon la présidente de la Confédération, «c’est d’abord la volonté de travailler ensemble au sein de nos institutions» en profitant des «possibilités sans égales» de la démocratie directe et du fédéralisme «pour vivre en harmonie les uns avec les autres».
La Suisse possède une force d’intégration qui a permis de faire cohabiter plusieurs religions, groupes linguistiques et cultures. Mais cette force, qui «repose sur le respect de l’autre», «demande à être nourrie, à être continuellement entretenue», souligne la ministre des affaires étrangères.
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Président de la Confédération
Améliorer l’égalité
«Qui dit intégration, dit égalité pour chacun d’entre nous, indépendamment de notre origine ou de notre sexe», estime en outre Micheline Calmy-Rey.
Selon elle, «nous aurons atteint une authentique égalité entre hommes et femmes le jour où les femmes pourront mieux concilier vie de famille et vie professionnelle et où, à travail égal, elles recevront un salaire égal».
Dans un monde devenu plus complexe, «les certitudes d’hier se perdent, les frontières s’estompent» et les événements même les plus éloignés ont une influence sur notre vie quotidienne, constate la présidente de la Confédération.
La sécurité grâce à un Etat fort
En tant que ministre des affaires étrangères, Micheline Calmy- Rey estime qu’il est de son «devoir de veiller à notre sécurité et à notre bien-être». Elle entend poursuivre «cette mission avec conviction».
En conclusion, la présidente de la Confédération a souligné que «nos problèmes, c’est ensemble que nous devons et pouvons les résoudre, avec et grâce à un Etat fort, respecté et solidaire, au service de ses habitantes et de ses habitants et qui se fait le champion des valeurs et des traditions de la Suisse».
«Nous ne devons pas avoir peur de l’avenir», mais plutôt l’envisager «avec confiance», car, «forts de notre diversité et riches de nos différences, nous savons qui nous sommes et nous
savons ce que nous voulons», a encore déclaré Mme Calmy-Rey.
Elle a ensuite transmis ses voeux «les plus chaleureux pour une bonne et heureuse année».
swissinfo et les agences
La nouvelle présidente de la Confédération est née à Chermignon, dans le canton du Valais le 8 juillet 1945.
En 1968, elle a obtenu une licence de sciences politiques à l’Institut universitaire de Hautes études internationales à Genève.
Mariée, mère de deux enfants et grand-mère de trois petits-enfants, elle a dirigé durant vingt ans une PME active dans le domaine de la diffusion de livres.
En 1979, elle entre au parti socialiste genevois, qu’elle a présidé durant deux législatures. Députée au Grand Conseil (parlement cantonal), elle a été responsable des finances publiques.
Elue au gouvernement genevois en 1997, elle prend l’année suivante la direction du Département des finances.
Le 4 décembre 2002, Micheline Calmy-Rey est élue au Conseil fédéral. Elle dirige le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
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