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70 bougies pour le caporal Schnyder

L'humoriste Emil aura septante ans le jour de l'Epiphanie. Keystone Archive

L'humoriste et comédien Emil Steinberger fête ses 70 ans lundi. Bien que retiré de la scène depuis 1987, le Lucernois va bientôt remonter sur les planches.

Celui qui campa l’inoubliable caporal Schnyder vit depuis 4 ans sur les bords du lac Léman.

Emil se fait rare. L’humoriste se ménage, privilégie sa vie privée et refuse donc catégoriquement de reprendre sa carrière, malgré les demandes du public.

L’an dernier, il a pourtant donné quelques représentations au théâtre Boulimie à Lausanne notamment. Il poursuivra bientôt les lectures de son livre «Vraies histoires fausses» sur d’autres scènes romandes.

L’humour du Lucernois a fait rire plusieurs générations de Suisses et d’Allemands. Il est en outre bien le seul à être parvenu à dérider ses compatriotes de part et d’autre de la Sarine. Sans oublier les Tessinois qui l’apprécient aussi beaucoup.

Ses sujets de prédilection, les pires tics de la ‘suissitude’ et l’autodérision confédérale, lui ont permis de franchir allégrement la barrière des langues.

Un quart de siècle désopilant

Après six ans passés à New York pour fuir la célébrité, Emil est rentré en Suisse en 1999. Il s’est alors installé en terres vaudoises, sur la Riviera.

«Je ne voulais pas retourner à Lucerne où j’ai vécu 60 ans. Je préférais recommencer quelque chose de nouveau. Dont sa vie de couple. Divorcé et père d’un fils, il a en effet convolé en secondes noces à son retour en Suisse.

Le comédien connaît la gloire dans les années 70. Il fait alors une tournée avec le cirque Knie. En 1978, il joue dans «Les faiseurs de Suisses» de Rolf Lyssy. Ce film, qui relate les aventures d’un policier en civil espionnant un candidat à la naturalisation, a été vu par plus d’un million de personnes au cinéma.

Durant un quart de siècle, les désopilantes anecdotes d’Emil font d’abord rire la Suisse alémanique. Dès 1983, il perce en Romandie.

Son fameux «français fédéral» est d’autant plus hilarant pour les Romands qu’ils peuvent se moquer des Suisses-allemands la conscience tranquille. C’est l’un d’entre eux qui leur tend le bâton!

Des CD et vidéos, notamment en français, rappellent la drôlerie de ces sketches.

«Vraies histoires fausses»

Contrairement à Zouc par exemple, ou récemment à Marie-Thérèse Porchet, l’humoriste n’a jamais perçé en France bien que la scène de l’Olympia lui ait été proposée.

«Je préférais commencer par un café-théâtre et, en cas de succès, enchaîner avec des salles plus grandes», explique-t-il. «Mais cela ne s’est finalement pas fait».

Après ses adieux à la scène en 1987, il voyage, travaille pour la télévision, produit des spots publicitaires et des chroniques pour des magazines. Il soutient aussi des organismes humanitaires.

Il publie en 1999 «Wahre Lügengeschichten» (Vraies histoires fausses) qui font la joie de son public lors de lectures.

Même s’il retourne ainsi à la scène, pas question de ressusciter Emil. «Ce personnage appartient au passé», dit-il.

De postier à comédien

Né le 6 janvier 1933 à Lucerne, d’un père comptable et d’une mère couturière, Emil Steinberger se fait tôt remarquer pour ses blagues et intègre la troupe de théâtre de la paroisse.

Il devient employé de la Poste à dix-huit ans et commence à faire du cabaret deux ans plus tard.

Il reste commis postal neuf ans avant de bifurquer vers le graphisme après des cours à l’Ecole des Beaux-Arts.

Il monte ses premiers spectacles en solo dès 1964 et connaît peu à peu le succès outre-Sarine. Parmi eux ressortent «Emil et les 40 voleurs», «La case de l’oncle Emil» et «Emil laisse sortir la vapeur».

En 1967, il ouvre un petit théâtre à Lucerne. Un peu plus tard, il y dirige également un cinéma. L’humoriste enchaîne les tournées dans les années 70 et 80.

swissinfo avec les agences

«Les faiseurs de Suisses» sera projeté par la Télévision suisse alémanique SF1 dimanche 5 janvier à 20h30. Lectures en février à Genève, en mars à Villeneuve et Romainmôtier (VD) et à Neuchâtel. Le théâtre du Jorat, à Mézières (VD) l’accueillera cet été.

– 6 janvier 1933: naissance d’Emil Steinberger à Lucerne
– 1953: il commence à faire du cabaret
– 1964: il monte ses premiers spectacles solos
– 1967: il ouvre un petit théâtre à Lucerne
– 1978: il joue dans «Les faiseurs de Suisses» de Rolf Lyssy.
– 1983: il perce en Romandie, grâce à son fameux «français fédéral»
– 1987: il fait ses adieux à la scène
– 1999: il publie «Wahre Lügengeschichten» (Vraies histoires fausses)
– 2002: il remonte sur quelques scènes romandes pour des lectures, ce qu’il continuera cette année.

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