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Le film alpin en mutation aux Diablerets

Les Diablerets, nichés dans la vallée des Ormonts. swissinfo.ch

La station vaudoise des Diablerets vit cette semaine son 33e Festival international du film alpin.

Une édition marquée par la présence d’un nouveau directeur, Jean Bovon, et d’une compétition réorganisée.

Un nouveau président, Charles-Pascal Ghiringhelli, et un nouveau directeur, Jean Bovon, réalisateur à la Télévision suisse romande…Y aurait-il du bouleversement dans l’air des Ormonts?

«Ce n’est pas un bouleversement», répond le nouveau directeur, qui avait été président du jury l’année dernière. «On ne peut pas nier ce qui s’est passé pendant 32 ans. C’est donc plutôt un changement dans la continuité, ou une continuité dans le changement».

Quatre catégories

Depuis plusieurs années, le «Fifad» vivait sa querelle des anciens et des nouveaux. A savoir, quelle place donner aux images de sport extrême? Alors que les anciens avaient tendance à privilégier le documentaire tendance nature et environnement, les jeunes passionnés de la région avaient envie d’apporter au festival un bol d’air frais avec des films plus spectaculaires.

Mais ils n’avaient eu droit, en 2000 et 2001, qu’à un ‘strapontin’, une sorte de prologue au festival. Pour cette 33e édition, Jean Bovon coupe donc la poire en deux et propose désormais quatre catégories: «Sport» (exploits, sports extrêmes et freeride), «Récits», «Documentaires» et «Environnement».

«Je me suis rendu compte l’année dernière que les films de sport extrême ont un tel succès qu’il m’a paru logique de les réintroduire dans la compétition et d’en faire une vraie catégorie», explique-t-il.

Quatre prix seront donc décernés, auxquels s’ajouteront le «Grand Prix du festival» et celui de l’originalité. Mais pas obligatoirement: «Gagner un Grand Prix n’est pas automatique, ce n’est pas une simple politesse. Il faut qu’un film le mérite». Question de crédibilité.

L’œil du cinéaste

Jean Bovon est réalisateur à la TSR depuis une quarantaine d’années. Et avoue ne pas être un spécialiste de la montagne. Pire: il a le vertige! Ce statut d’homme d’images plutôt que de montagnard aura-t-il une influence sur la programmation? «Forcément. Pour moi, c’est avant tout un festival de cinéma.»

«Nous avons visionné 90 productions, explique-t-il. Et j’ai eu l’impression que ce genre stagne un peu. Il y a un piétinement dans la forme, dans la manière de présenter la montagne. Alors on a essayé de privilégier des films un peu ‘différents’.»

Un exemple? «Fusion» du Suisse Lionel Charlet, «une espèce de danse, de ballet autour des Alpes à bord d’avions militaires», commente Jean Bovon.

Autre vœu: mettre le poids sur les films «qui racontent des histoires, qui ont une dramaturgie et qui aboutissent à une émotion». Et le souhait d’une catégorie entièrement consacrée à la fiction reste entier chez Jean Bovon.

Pour cette édition 2002, les films sont très majoritairement européens: Suisse (6) France (6), Italie (5), Belgique (1), Autriche (1), Serbie (1), Slovaquie (1). L’exotisme sera quant à lui kirghize (1), australien (1) ou américain (1).

A long-terme, comment Jean Bovon voit-il l’avenir du «Fifad», dont les structures sont pour le moins modestes? Agrandissement ou statu quo? La réponse est immédiate: «Bien sûr un agrandissement!»

Mais il y a évidemment le problème du ‘nerf de la guerre’… «Notre objectif, au président et à moi-même, c’est qu’on reconnaisse que notre festival mérite un peu plus de soutien financier. C’est peut-être justement en améliorant la qualité, en devenant plus crédible à l’étranger que nous pourrons obtenir ici un peu plus d’argent!»

swissinfo/Bernard Léchot

Le 33e Festival du film alpin des Diablerets se tient jusqu’au 29 septembre.
25 films en compétition sont répartis en 4 catégories: Sport, Récits, Documentaires et Environnement.
Le palmarès sera proclamé le 28.
Le Mérite alpin 2002 va à Nicole Niquille, 1re femme guide en Suisse.

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