Shanghai 2010… le projet des 3 villes suisses se précise
Pour la première fois, trois villes collaborent à un pavillon commun pour une exposition universelle. Bâle, Genève et Zurich se présenteront ensemble sur le thème de l’eau à Shanghai en 2010.
Genève, Bâle et Zurich: les trois villes de Suisse, qui se targuent d’être les plus connues à l’étranger, se sont alliées pour se présenter ensemble à Shanghai en 2010. Elles ont choisi le thème de l’eau, un des principaux enjeux du 21e siècle, à la croisée des questions de développement durable et de qualité de vie.
Lundi à Bâle, les trois villes ont présenté pour la première fois les contours concrets de leur pavillon, qui pourra accueillir entre 50’000 et 100’000 personnes par jour. Un film présentant 24 heures de la vie dans les trois villes sera présenté sur un écran panoramique à 360e degrés.
Filmées en plan fixe, les scènes présentent – évidemment – les villes et leurs abords aquatiques, rives de lac ou de fleuve, en été. Pas d’enjolivement touristique, mais tout y est quand même, puisque les monuments et autres symboles des trois villes sont présentés en vignette.
«C’est un hommage au photographe suisse Emil Schulthess, connu pour ses panoramas scandinaves dans les années 50», a expliqué le réalisateur Jürg Egli.
De l’eau potable «suisse»
Le film servira d’accroche. «C’est la réalité, sans tri de ce qui est séduisant ou non, mais avec le côté carte postale aussi», a souri le concepteur Christian Stauffenegger. Le thème de l’eau sera aussi décliné en plusieurs autres endroits, de façon interactive, avec des exemples concrets d’assainissement et de revitalisation.
Ainsi, un bassin d’eau locale – non potable – sera relié à des fontaines d’eau … potable, grâce aux filtres de la technologie suisse. «Cela va de soi chez nous, mais, ailleurs dans le monde, il n’est pas du tout évident de pouvoir boire l’eau des fontaines», a relevé la maire de Zurich Corine Mauch.
«Nos trois villes ont connu des problèmes avec leur eau, explique le président de Bâle-Ville Guy Morin. Le Rhin, le lac Léman, le lac de Zurich: les trois ont été revitalisés, avec succès, et nous pouvons faire partager notre expérience et notre savoir-faire.»
Ne pas faire la leçon
«Mais il ne s’agit pas d’aller faire la leçon aux Chinois pour autant», précise Sami Kanaan, directeur du Département de la cohésion sociale, de la jeunesse et des sports de la ville de Genève, qui a fait le voyage à Bâle, le maire Manuel Tornare étant empêché. «On ne met pas l’accent sur la technique, mais sur les processus.»
Le confort est aussi privilégié. Le pavillon ne sera pas surchargé, assurent ses concepteurs.
«Nous avons voulu un pavillon ouvert, car nos villes se veulent ouvertes sur le monde, a ainsi précisé Christian Stauffenegger. Les visiteurs pourront voir environ deux tiers du contenu sans entrer dans le pavillon.» Ce dernier sera entouré par ceux de Paris, Bilbao, Osaka, Malmö et Prague.
Les trois villes ne sont pas peu fières de leur engagement. L’avenir du monde est urbain, puisque «la moitié de la population du globe vivra dans des villes en 2010», a noté Guy Morin.
Les trois seules métropoles
L’écologiste souligne aussi l’importance de cette collaboration interurbaine suisse, car les villes, qui n’ont pas de reconnaissance autre que celle de «commune», sur le plan institutionnel suisse, veulent pouvoir mieux démontrer leur importance.
Le Conseil fédéral avait expressément invité les villes suisses à participer. D’autres auraient-elles voulu participer au projet de Bâle-Genève-Zurich?
«Il a été assez vite clair que nous ne voulions pas diluer notre message, répond Sami Kanaan. Or, plus il y a de partenaires, plus il est difficile à faire passer.»
Les trois villes sont en outre, note Guy Morin, les seules à avoir un véritable statut de métropole, à compter des organisations et des entreprises internationales et à être reliées directement à l’étranger. «Nous voulons montrer une Suisse où l’urbanité va de pair avec la qualité de vie et l’innovation.»
Pas de concurrence
Quant à une éventuelle concurrence avec le pavillon national suisse, Guy Morin insiste au contraire sur leur complémentarité. «Nous n’avons pas du tout les mêmes thèmes, puisque le pavillon de la Confédération s’intéresse aux liens entre ville et campagne.»
Les trois villes, qui auront chacune leur «semaine spéciale», espèrent que le rendez-vous chinois leur permettra de «renforcer notre position», comme le dit Corine Mauch, tant touristique qu’économique.
Zurich entretient depuis des décennies des liens avec la ville chinoise de Kunming et Bâle a profité de la préparation de l’Exposition universelle pour lancer un partenariat avec Shanghai et l’industrie pharmaceutique sera en bonne place dans les bagages rhénans.
Bâle, Ariane Gigon, swissinfo.ch
L’exposition universelle de Shanghai aura lieu du 1er mai au 31 octobre 2010 sous le thème «Better city, better life» (meilleure ville, meilleure vie)
Quelque 70 millions de visiteurs sont attendus, à 90% chinois.
Des exposants de 194 pays participent, de même que des ONG, des villes (pour la première fois) et des entreprises.
Le pavillon national suisse a pour thème l’interdépendance entre zones urbaines et zones rurales.
Parmi les attractions de son pavillon, un télésiège doit relier l’intérieur du bâtiment au toit, qui accueillera une partie végétale.
Le budget du pavillon national est de 23,3 millions de francs suisses.
Pour la première fois, une exposition universelle invite les villes à participer.
Pour Shanghai, elles ont été conviées à présenter des exemples pratiques de gestion réussies – «urban best practices». Ces exemples seront réunis dans une «urban best practice area» (UBPA)
Genève, Bâle et Zurich se sont alliées pour présenter un projet commun à Shanghai.
Thème choisi: l’eau, sous le slogan «Better water – best urban life» (une eau meilleure – la meilleure vie urbaine).
Le budget est de 4,6 millions de francs, répartis de la façon suivante: 1 million de francs par ville et 1,6 million provenant de fonds privés.
Le pavillon des villes accueillera les visiteurs par un film à 360 ° présentant 24 heures dans la vie des trois villes, avec une musique mélangeant harmonieusement des tonalités basses chinoises et de subtils rappels de yodel.
Un bassin contenant de l’eau locale débouche sur des fontaines d’eau potable, grâce à des filtres et à la technologie suisse.
Lorsqu’aucune manifestation ou présentation n’aura lieu, le pavillon servira de «lounge» aux visiteurs.
Les trois villes sont les seules à présenter un projet commun. Dans les autres pays, les cités travaillent individuellement.
En comparaison, la France s’engage relativement peu, puisque, outre le pavillon national, seules Paris – Ile de France et deux régions ont préparé une exposition.
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