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«Casimir et Caroline», une atmosphère de thriller

Les personnages de «Casimir et Caroline» se réfugient dans le rêve. SP

Valentin Rossier crée au Théâtre du Loup, à Genève, la pièce de Odön von Horvàth.

Une course contre l’asservissement social, que le metteur en scène romand gère avec rigueur.

Regards torves, corps en nerfs et en tendons, sanglés dans des costumes noirs, répliques énoncées en rafales, pauses, reprise abrupte de la parole, atmosphère délétère d’alcool… Tout sur scène contribue à créer un climat digne d’un thriller américain.

Refuge dans le rêve

On n’est pas loin du crime. Le crime qui couve sous l’injustice sociale. Pour échapper à celle-ci, une solution: la révolution. Faute de pouvoir la mener, les personnages de «Casimir et Caroline» se réfugient dans le rêve.

A leurs yeux, s’offre un ciel de conte merveilleux. Un joli ciel garni de loupiotes disposées en guirlandes. Douces lucioles qui brûleront leurs espoirs. Dès la première scène, les comédiens les regardent avec obsession. Un «zeppelin» passe alors et Caroline dit: «Nous, on n’est pas du voyage».

Caroline (Elodie Weber), jeune fille à l’ambition naïve, c’est la fiancée de Casimir (Mauro Bellucci), chauffeur au chômage. Les deux s’aiment, mais se quittent parce que l’homme a perdu son travail.

Quand ils se retrouvent, c’est déjà trop tard. Lui, s’est entiché d’une godiche à la crédulité grotesque. Elle d’un employé modèle (Roberto Molo), énervant à force de rectitude calculée.

Les bruits d’une fête foraine

Tous se heurtent au cynisme de deux riches bourgeois (Frédéric Polier et François Berté) et à la veulerie criminelle d’un vaurien joué par Valentin Rossier.

Le même Rossier met donc en scène, au Théâtre du Loup, cette pièce de l’écrivain austro-hongrois Odön von Horvàth (1901-1938). Son spectacle bruisse des bruits d’une fête foraine qui donne son cadre à l’action.

Musique et chansons populaires, foule en liesse dans un parc d’attractions, choc des cœurs et des corps pris dans une course contre l’asservissement, que Valentin Rossier gère avec rigueur.

C’est sans doute l’une de ses mises en scène les plus abouties. Elle prépare la voie à «Figaro divorce», cette autre pièce de Horvàth qu’il montera au printemps prochain à la Comédie de Genève.

swissinfo/Ghania Adamo

«Casimir et Caroline». Genève, Théâtre du Loup, jusqu’au 1er décembre. Tel: 022/301 31 00

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