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«Cendrars is not dead»

Blaise Cendrars en 1961 à Paris. Keystone Archive

Pour commémorer les 40 ans de la disparition de Blaise Cendrars, le Centre culturel neuchâtelois propose plusieurs spectacles en son honneur. Parfum de voyage.

«Ladies and gentlemen, Blaise Cendrars is not dead» écrivait la chanteuse américaine Patti Smith en 1971 dans «Out Of This World». Et pourtant, le voyageur chaux-de-fonniers avait déjà quitté la planète Terre depuis 10 ans.

Pour les quarante ans de sa mort, le Centre culturel neuchâtelois organise toute une série de manifestations, dont la première a lieu vendredi soir: une conférence-débat animée par Jean Bühler, chaux-de-fonniers comme Blaise Cendrars, alias Frédéric Sauser, auquel il avait consacré un ouvrage en 1961 déjà.

«Frappé dès l’adolescence par l’amour de la vie et l’angoisse d’être, Cendrars a renié les fatalités de l’état civil. Il a construit sa vie en la réinventant, son œuvre en l’orchestrant comme une vaste composition musicale. ‘Je ne suis pas le fils de mon père’. Sous un nom nouveau, criard comme une affiche, il a obstinément cheminé vers l’Autre», écrit avec passion Jean Bühler dans le journal du CCN.

La scène pour dire le mouvement

C’est dans le modeste espace clos du Théâtre du Pommier que va donc souffler l’âme de Blaise Cendrars, chantre du voyage et du déracinement: «Quand tu aimes, il faut partir… ». Et cela au travers de quatre spectacles théâtraux.

D’abord, «Les Confessions de Dan Yack», une création de Muriel Matile, coproduite par le CNN. Une «lecture théatralisée» de ce roman paru en 1929, un roman «non écrit, mais dicté au dictaphone» (10 et 11 novembre).

Ensuite, «Emmène-moi au bout du monde», proposée par la compagnie parisienne Les trois coups. Dans une mise en scène d’Olivier Lecerf, Alexis Flanagan se glissera dans ce qui fut le dernier livre de Cendrars. Une plongée tonitruante dans le monde du théâtre, et dont le personnage principal, la vieille comédienne Thérèse, rêve de «se perdre, de crever d’extase, de peur». Une forme d’autoportrait? (17 novembre).

Et puis, «La Prose du Transsibérien», évidemment incontournable, sera dite et vécue par Jacques Probst. Vécue? En effet: «Je n’ai pas écrit ‘La Prose du Transsibérien’, Cendrars l’a fait. A mon intention. J’ai eu cette année 50 ans, et voilà 35 ans que ce train circule dans mes veines, charrié par mon sang» s’exclame le comédien genevois (du 22 au 24 novembre).

Enfin, Robert Bouvier, directeur du Théâtre du Passage, viendra interpréter «Vol à voile», un texte dans lequel Cendrars évoque Neuchâtel et ses doutes d’écrivain, ainsi que «Une nuit dans la forêt», récits de voyage entre réalité et onirisme (29 et 30 novembre).

A noter encore un «café littéraire» le 26 novembre en compagnie de Jean-Carlo Flückiger, directeur du Centre d’Etudes Blaise Cendrars, dont le siège se trouve à l’Université de Berne.

Bernard Léchot

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