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«L’affiche colle, le MAE décolle»

«On ne donne pas de cours d'histoire de l'art ni de culture. On va voir les choses.» Musée d'Art des enfants

132 enfants ont été invités par le MAE, le Musée d'Art des enfants, à explorer l'univers de l'affiche. Le résultat de ce travail est à voir actuellement à Lausanne et à Chavannes-près-Renens.

«L’idée, c’est de familiariser les enfants avec le monde visuel», explique Rahma Ben Fadhilah. On ne donne pas de cours d’histoire de l’art ni de culture. On va voir les choses. Après, si les enfants ont des questions, on est là pour y répondre», ajoute Marina Aït-Ahmed. Ce sont ces deux jeunes femmes qui ont créé le «MAE» de toutes pièces, et qui se battent pour le faire exister, en préférant la découverte active à la pédagogie traditionnelle.

Au cours de l’année scolaire 1999/2000, six classes vaudoises se sont donc immergées dans la problématique de l’affiche. Les enfants sont allés dans la rue découvrir les placards publicitaires, politiques ou culturels. Ils ont également approché les techniques de la lithographie ancienne, puis ont rencontré des publicitaires, et le directeur de la SGA-Lausanne, la Société Générale d’Affichage.

Ensuite, ils se sont «spécialisés». Certains ont suivi le photographe Pierre-Michel Delessert, d’autres ont travaillé avec l’illustrateur Albin Christen, et un troisième groupe avec l’artiste Eva Saro, trois professionnels qui les ont aiguillés et aidés à réaliser leurs oeuvres.

Leur «mandat»: créer une affiche culturelle pour inviter les autres enfants à aller visiter un musée, en l’occurrence le Musée de l’Elysée, le Palais de Rumine ou le Musée Olympique, trois lieux où l’on peut d’ailleurs voir actuellement leurs travaux, ainsi qu’au siège du MAE, à Chavannes-près-Renens.

A l’arrivée, des dessins, des montages, des photos où, comme chez les grands, la part d’inventivité et de créativité sont inégales. Par contre, transparaissent toujours la curiosité et la motivation dont ont fait preuve les enfants. «Je suis surprise par la qualité. Cela ne devrait plus me surprendre, mais cela continue à me surprendre», s’enthousiasme Rahma Ben Fadhilah. «Je suis convaincue par cette démarche, et je pense qu’on pourrait tout enseigner ainsi. C’est comme ça qu’un enfant peut devenir réellement un individu».

Les pouvoirs publics entendront-ils ce cri du coeur? Pour le moment, le MAE survit grâce à quelques généreux donateurs (Loterie Romande, communes de Chavannes et de Prilly), des aides «pratiques», et grâce surtout à l’engagement de deux femmes passionnées… et bénévoles.

Bernard Léchot

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