Des perspectives suisses en 10 langues

«Les loups et les scorpions distinguent-ils le Bien du Mal?»

Le Scorpion, un héros pas très net. BD

Après «L´Etoile du désert», le dessinateur suisse Enrico Marini retrouve le scénariste Stéphen Desberg pour une nouvelle série: «Le Scorpion» (Dargaud), dont le 1er tome, «La Marque du Diable», sort ce week-end.

Une couverture aux teintes rouge-orange et noires, des personnages sombres et beaux… Pas de doute, Marini a encore frappé. Parallèlement à «Gypsy» ou à «Rapaces», quatre ans après un formidable western, «L’étoile du désert», déjà cosigné avec Desberg, il nous revient cette fois-ci dans un univers de cape et d’épée.·

«C’est une bande dessinée très colorée. Pas trop triste, pas trop sombre. Un peu dans la veine des romans d’Alexandre Dumas. C’est un rêve d’enfance: on a tous aimé les films hollywoodiens, Errol Flynn et compagnie, ou les nombreux films français de cape et d’épée, le Bossu avec Jean Marais… moi j’adore ça!» dit Marini.·

Mais dans les BD que dessine Marini, les choses ne sont pas aussi limpides que dans les romans du 19e siècle. Si les méchants y sont de vrais méchants, les gentils ne sont pas toujours très nets… «Aujourd’hui, ça n’a plus de sens de faire des héros entièrement sympas et gentils, ça m’ennuie. Je n’y crois plus», ajoute le dessinateur.

Marini et les scénaristes avec lesquels il collabore préfèrent les héros qui ont une faille, les héros derrière lesquels se cache un mystère. Ainsi, si Le Scorpion est beau, redoutable bretteur et tombeur de ces dames, c’est également un pilleur de tombes, un trafiquant de reliques chrétiennes qui sévit dans l’imposant décor de la Rome du 18e.·

Rome, la chrétienté, ses reliques… Le contexte n’est pas choisi au hasard. Le prologue nous renvoie à la fin de l’Empire romain. Les puissants d’alors savent que leur chute est imminente et décident de jouer la carte du «successeur de Pierre», le pape, afin que neuf mystérieuses familles puissent conserver l’exclusivité du pouvoir et le partage du monde.·

Plus tard, dans le temps et dans l’album, le terrible cardinal Trebaldi dit à ses sbires: «Au fond de vous, je suis persuadé que vous croyez encore que c’est Dieu qui a créé le bien et le mal»… Derrière les duels et les décolletés pigeonnants, c’est vraisemblablement la notion de pouvoir qui sera en cause dans la série «Le Scorpion», tout comme dans «Rapaces», le récit fantastique signé Marini & Dufaux.·

Bernard Léchot

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision