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A Nyon, la Suisse tourne son cinéma

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Depuis plus d'une année, un partenariat sans précédent lie la Télévision suisse romande au Festival des Visions du réel. Tous les derniers mardis du mois, un documentaire de création est programmé sur TSR2. Si bien que quelques uns de ces films sont projetés en première partie des soirées du festival nyonnais.

Cette année, Visons du réel et la SRG SSR idée suisse se proposent de réunir les représentants des quatre chaînes de télévisions helvétiques, ainsi que des réalisateurs et producteurs indépendants des quatre coins du pays. But : approfondir collaboration et complémentarité, afin de développer de nouveaux projets entre les partenaires des différentes régions linguistiques de Suisse.

Dans la même optique, mais à l’échelle internationale, le cinéma et les télévisions suisses souhaitent ardemment renforcer – aux travers de coproductions – la collaboration avec les télévisions européennes. Dont leurs représentants sont arrivés nombreux à Nyon.

Plonger dans la mémoire collective helvétique, c’est aussi ce que SSR SRG idée suisse propose sous le label «C’était hier». Témoins des années 1960 et 1970, une douzaine de films ont été restaurés. C’est ainsi que sont à l’affiche du festival les cinéastes Henri Brandt, Rolf Lyssy, Reni Mertens, Walter Marti, Mathias Knauer et Markus Imhoof.

L’occasion rêvée de revoir ce que l’on appelait alors le «nouveau cinéma suisse». Qui passait pour contestataire et impertinent. Et qui, à l’époque, était réalisé en 16 mm et son synchrone (la révolution Nagra).

Plus loin encore dans le temps, MEMORIAV, l’Association pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse, et Visions du réel présentent de très courts métrages des années 1910, 1920 et 1930. Tels des extraits du Ciné-journal suisse ou encore des films sur le mouvement ouvrier helvétique.

Aujourd’hui, même si le jeune cinéaste lausannois Raphaël Sibilla a réalisé «117 Police Secours» avec des bouts de ficelles, Jean Perret, le directeur du festival, constate que le film documentaire «coûte très cher».

Spécialiste du cinéma suisse à la direction générale de SSR SRG idée suisse, Tiziana Mona, estime, elle aussi, que la production du film documentaire coûte «en général trop cher». Elle le vérifie notamment à l’étranger dans des groupes européens de coordination.

Selon ses estimations, un documentaire suisse destiné à la télévision est budgété à 300’000 francs en moyenne, contre plus de 700’000 francs pour un documentaire de cinéma. Or, «des économies doivent être possibles. Par exemple, en resserrant le temps de montage».

Quant à Philippe Berthet, responsable de la production des fictions à la Télévision suisse romande, il souligne, lui, qu’en matière de coût, il faudrait relativiser: «Plusieurs facteurs entrent en jeu, dont l’étroitesse du marché helvétique».

«Produire à compte d’auteur comme l’a fait Raphaël Sibilla demeure une exception et le restera», assure Philippe Berthet. «Le milieu audiovisuel doit pouvoir salarier son personnel et ne pas fonctionner d’après le bénévolat».

Emmanuel Manzi

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