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Place des Nations

Aujourd’hui en Suisse

Chers expatriés,

Vous le constatez peut-être dans votre pays de résidence: la vague de manifestations contre le racisme et les violences policières déborde des frontières américaines pour gagner un nombre croissant de pays, y compris la Suisse.

L’une des expressions organisées de ces voix citoyennes - ce qu’on appelle la société civile - craint une importante réduction des fonds alloués par les Etats ou les privés, pour cause d’endettement massif, voire de possible récession économique mondiale. L’avenir peine à se dessiner.  

Bonne lecture, 


manifestations à Zurich
Keystone / Alexandra Wey

En Suisse, comme dans un nombre croissant de pays, le probable meurtre de George Floyd par des policiers américains entraîne des manifestations contre le racisme et les brutalités policières.

Au-delà des Etats-Unis, des manifestations ont par exemple éclaté au Canada, au Brésil, aux Pays-Bas, en France, en Grande-Bretagne, en Nouvelle-Zélande, mais aussi en Suisse. A Genève et à Zurich plus précisément, comme le relève ma consœur de la RTS Mouna Hussain. Une expression de colère qui s’est d’abord emparée massivement des réseaux sociaux.

Les barrières sanitaires n’y ont rien fait. «La mort de George Floyd semble ainsi transcender les frontières américaines et communautaires pour se muer en icône mondiale des luttes contre l’injustice», écrit Mouna Hussain.

Place des Nations
SWI-Frédéric Burnand /Place des Nations en 2018

Si les citoyens donnent de la voix dans de nombreux pays, la société civile censée porter leurs préoccupations craint pour son avenir, en particulier à Genève, hôte de nombreuses organisations internationales. 

Quelque 79% des ONG établies dans la cité lémanique ont été contraintes de réduire leurs activités en raison de la pandémie de coronavirus, révèle un sondage publié jeudi dernier. Et un quart d’entre elles ont réduit leurs effectifs.

À plus long terme, les ONG craignent que leurs bailleurs de fond (gouvernementaux ou privés) taillent dans leur budget à leur détriment, endettés qu’ils sont par les soutiens économiques alloués aux entreprises et leurs employés. A fortiori, si une récession mondiale devait se produire à la suite de la crise sanitaire.  

En attendant, cette crise offre aussi l’occasion à ces ONG essentiellement occidentales d’évaluer leur mode de fonctionnement. Le site Geneva Observer publie une opinion documentée constatant la lenteur des progrès des acteurs de l’humanitaires envers les personnes affectées en matière de redevabilité.



La Poste
Keystone / Laurent Gillieron

La Poste a repris le système de vote électronique de l’entreprise espagnole Scytl, suspendu en raison de failles sécuritaires. Les critiques fusent de toutes parts et le débat autour de l’e-voting est relancé.

«Comment peut-on avoir confiance dans un système dans lequel des erreurs extraordinaires ont été constatées? Je pense que nous devrions abandonner ce système, car certains problèmes subsisteraient», affirme le député UDC Franz Grüter, qui demande l’ouverture d’une enquête parlementaire.

La Poste se défend. Elle entend proposer aux cantons une solution développée en Suisse «qui tient compte des nombreuses particularités fédérales» et «répond encore mieux aux exigences élevées et spécifiques d’un système suisse de vote électronique», affirme son porte-parole.

  • L’article de ma consoeur Sonia Fenazzi
  • Tous nos articles sur le sujet dans notre dossier spécial consacré aux Suisses de l’étranger
Bild von Jasmin Vögtli
Jasmin Vögtli (59 ans) voulait partir en mars déjà. zvg

Non content d’obliger plus de trois milliards de personnes à rester chez elles, le coronavirus met à mal de nombreux projets, dont ceux de Suisses qui souhaitent s’expatrier.

Les touristes bloqués à l’étranger par la pandémie de coronavirus ne désiraient qu’une chose: être rapatriés. Jasmin Vögtli et sa sœur avaient, elles, prévu de quitter la Suisse pour partir s’installer à Tenerife. Un projet de longue haleine que la crise sanitaire a mis à l’arrêt forcé.

Diverses organisations confirment la tendance. Les demandes auprès de leurs services de conseil ont diminué, car la situation actuelle, pleine d’incertitude, n’est pas propice à l’aventure.

Les médias ne sont pas épargnés, notamment l’émission populaire «Bye bye la Suisse», qui suit des Helvètes sur le départ. Les mesures de déconfinement devraient heureusement permettre aux équipes de retourner prochainement sur le terrain.


cinémas
swissinfo.ch

Pendant ce temps, les cinémas de Suisse s’interrogent sur l’art et la manière de rouvrir leur salle. Car dès le 6 juin, le popcorn pourra à nouveau crépiter et les films pourront reprendre vie sur les quelque 600 écrans de cinéma du pays.

Pendant les trois mois où les rideaux sont restés baissés, leurs exploitants -comme ceux de la plupart des entreprises du pays – se sont efforcés de survivre jusqu’à ce que les choses reviennent à la normale.

La grande question est donc de savoir quand les cinéphiles suisses pourront à nouveau rire ou crier à l’unisson. En théorie, les établissements peuvent rouvrir dès samedi prochain. Mais ce n’est pas une décision facile à prendre pour les propriétaires de cinémas. Ils craignent de rouvrir trop tôt et de devoir refermer -comme cela s’est produit en Chine – mais ils veulent, et ont besoin, de gagner de l’argent.

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