Des perspectives suisses en 10 langues
Daniel Aeschbach, le chef de la pharmacie de l armée

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous chers Suisses du monde,

Parler français ou, pire, italien est encore un handicap dans une grande partie des instances fédérales. Langue majoritaire en Suisse, l’allemand est surreprésenté dans les administrations. Un problème pour un pays qui se targue de sa pluralité linguistique.

Le coronavirus est également au menu de notre sélection du jour, avec un mea culpa du bout des lèvres de l’armée suisse, les avancées de la campagne de vaccination, un espoir thérapeutique made in Tessin et de nouvelles preuves de l’impact de la pandémie sur nos existences semi-confinées.

Excellente lecture,

Des documents en allemand, français et italien
Des documents destinés aux députés disponibles en allemand, français et italien au Parlement à Berne. © Keystone / Peter Klaunzer

Les minorités linguistiques sont défavorisées au sein de l’administration fédérale suisse. Les germanophones sont surreprésentés dans les postes de direction et la plupart des unités administratives. Six employés fédéraux sur 10 travaillent dans une unité où les communautés latines sont sous-représentées.


Plus de 80% des actes législatifs sont rédigés d’abord en allemand, contre 19% en français. L’italien est quant à lui particulièrement marginalisé, car peu de germanophones et de francophones le comprennent, écrit ma collègue Sonia Fenazzi.

Ce déséquilibre va à l’encontre de la législation, qui vise une représentation équitable des quatre langues nationales. La loi prévoit notamment que les employés de l’administration fédérale ont le droit de travailler en allemand, en français ou en italien. Dans les faits, les italophones n’ont tout simplement pas le choix.

Le phénomène n’est pas intentionnel, selon les auteurs du livre «Les langues du pouvoirLien externe». Lors des embauches, les candidats germanophones sont favorisés par la prédominance de recruteurs qui parlent leur langue; et, d’une manière générale, les employeurs se concentrent davantage sur les compétences que sur la maîtrise d’une deuxième, voire d’une troisième langue.

Daniel Aeschbach, le chef de la pharmacie de l armée
Daniel Aeschbach, le chef de la pharmacie de l’armée, en pleine présentation de la stratégie logistique liée aux vaccins contre la Covid-19. Keystone / Marcel Bieri

Pointée du doigt au début de la pandémie de Covid-19, l’armée suisse fait un (petit) mea culpa. La pharmacie de l’armée, en charge de l’approvisionnement en matériel, a donné ce jeudi une conférence de presse pour répondre aux nombreuses critiques, concernant particulièrement la pénurie de masques au printemps 2020.


Elle a admis qu’elle n’était pas prête à faire face à l’énorme défi logistique des premiers mois. Des fautes ont été commises, a reconnu le chef de la pharmacie de l’armée Daniel Aeschbach. Il faut dire que les difficultés étaient énormes: du jour au lendemain, le montant des acquisitions a été multiplié par 150. Les ressources, les moyens informatiques et les compétences n’étaient pas adaptés aux nouvelles exigences.

Le patron de l’institution a toutefois souligné que la mission avait été remplie, et que l’approvisionnement avait dans l’ensemble été assuré. Actuellement, la pharmacie de l’armée est chargée de stocker et d’acheminer les doses de vaccins Covid vers les cantons. Elle fait valoir que toutes les commandes ont été traitées dans les délais.

L’Office fédéral de la santé publique a d’ailleurs fait un nouveau point sur l’avancement de la campagne de vaccination. A ce jour, environ 50’000 personnes en Suisseont reçu les deux doses et sont vaccinées. Cinq cent mille ont reçu au moins une injection. «En comparaison internationale, la Suisse est bien placée», d’après l’OFSP.

  • Coronavirus: la pharmacie de l’armée a connu des ratés – le sujet du 12h45 de la RTSLien externe
  • Coronavirus: la situation en Suisse – notre article mis à jour
  • Trop de chefs d’orchestre désaccordés ont géré la pandémie – l’article de mon collègue Daniele Mariani
  • L’armée prend en charge la logistique des vaccins – la vidéo de ma collègue Julie Hunt
  • La flambée du prix des masques a coûté 150 millions de francs en avril – l’enquête de la RTSLien externe (avril 2020)
usine de biotechnologie
Les traitements à base d’anticorps sont une autre source d’espoir contre le coronavirus (image d’illustration). Keystone / Riccardo Antimiani

Un laboratoire tessinois est dans la course pour développer un nouveau moyen de lutte contre le coronavirus. Il s’agit d’une molécule à base d’anticorps baptisée Cov-X2, composée non pas d’un, mais de deux anticorps prélevés chez des donneurs convalescents. Elle est développée par l’Institut de recherche en biomédecine (IRB) de Bellinzone.


Les résultats des tests précliniques menés sur des souris se révèlent très encourageants. La molécule serait capable de protéger non seulement contre la Covid-19, mais aussi contre ses variants et d’empêcher la mutation du virus, a assuré le directeur de l’IRB Luca Varani au 19h30 de la RTS.

L’avantage des anticorps est leur effet protecteur immédiat. Mais leur coût très élevé ne permettrait pas d’en faire une alternative au vaccin, plutôt un complément pour les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées. Les chercheurs tessinois doivent désormais passer aux tests cliniques de phase I, sur 10 à 15 volontaires. Dans le meilleur des cas, les tests pourront débuter dans 4 à 6 mois, à condition de trouver au moins 3 millions de francs.

Un autre antiviral est actuellement développé en Suisse, par le laboratoire zurichois Molecular Partners. Son traitement MP0420 (ensovibep) a débuté les essais cliniques de phase I à l’automne dernier et les résultats préliminaires s’annoncent prometteurs. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a déjà conclu un accord de réservation avec le laboratoire.

  • Un double anticorps développé au Tessin pour combattre le Covid et ses variants – le sujet de la RTSLien externe
  • Les traitements à base d’anticorps, une autre source d’espoir contre le coronavirus – le sujet du 12h30 de la RTSLien externe
  • Molecular Partners: essais sur l’humain avec le MP0420 contre le coronavirus – l’article de Bilan.chLien externe
  • Au Tessin, un institut biomédical conduit une recherche européenne sur le coronavirus – l’article de mon collègue Luigi Jorio (mars 2020)
trafic
En matière de mobilité, la voiture a été la grande gagnante de l’année 2020. Keystone / Jean-christophe Bott

Les Suisses ont davantage mis la main au porte-monnaie pour leur alimentation en 2020. D’après l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), les denrées alimentaires vendues dans le commerce ont réalisé un chiffre d’affaires record de près de 30 milliards de francs l’année dernière (+11% en un an). En moyenne, 7680 francs ont été déboursés par les foyers pour la nourriture et les boissons.


Un franc sur 10 a été consacré à l’achat d’un produit bio, principalement des œufs et des légumes, nous dit l’OFAG. Les familles ont consacré la plus grande part de leur budget à l’achat de viande, tandis que les ménages sans enfants, eux, ont priorisé légumes et alcool. La publication ne livre à ce stade pas d’analyse, mais les mesures sanitaires n’y sont sans doute pas étrangères.

Une autre publication du jour se concentre sur les importants changements en matière de tourisme et de mobilité. On y lit qu’un tiers des Suisses ne sont pas partis en vacances en 2020 (deux fois plus qu’en 2019) et que ceux qui l’ont fait sont restés en Suisse (44%, contre 25% l’année précédente).

La voiture a été la grande gagnante. Elle a non seulement été plébiscitée pour les déplacements de vacances, mais aussi pour aller au travail. Parallèlement, la part des transports publics a diminué de 29% à 18% en un an en Suisse. La mobilité douce, elle, a aussi progressé mais très légèrement.

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Modéré par: Rédaction Swissinfo

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