Bâle, capitale mondiale de l’art
Plus de 260 galeries présentent un millier d'artistes contemporains dans le cadre de la 33e édition de la foire d'art de Bâle. Art Basel se veut très sélecte.
Le gotha des collectionneurs et des investisseurs du marché de l’art s’accorde à le dire: «la foire internationale d’art moderne et contemporain de Bâle est devenue un must».
Autrement dit, la «Mecque» de l’art qui laisse derrière elle d’autres grandes foires aussi prestigieuses que celles de Maastricht ou de la Biennale de Venise.
La manifestation bâloise est une sorte de vitrine. Elle se veut ouverte sur les grands courants artistiques.
Un panachage qui séduit
Art Basel présente aussi bien des valeurs sûres comme Picasso ou Klee que des productions multimédias et interactives qui reflètent les dernières tendances de l’art contemporain.
D’ailleurs, cette année, plusieurs sections spéciales sont consacrées à des expositions de jeunes artistes, à l’art graphique et au film. Une bonne soixantaine de projets d’art spéciaux et de grand format sont rassemblés dans la halle d’exposition «Art Unlimited».
Cet espace abrite un nouveau lieu où sont regroupées une librairie d’art, une vidéothèque et une «e-lounge» où les artistes et le public peuvent se rencontrer.
Le secteur «Art Statements» présente 17 expositions personnelles de jeunes créateurs. Originaires de 11 pays, ils ont été sélectionnés parmi plus de 225 candidatures.
Un panachage qui séduit les professionnels autant que les amateurs. Pour preuve: chaque année, Art Basel accueille quelques 50 000 visiteurs.
Des candidats triés sur le volet
Quant aux galeries, elles se battent pour décrocher une place au sein de ce qui est désormais considéré comme l’un des plus grands musées temporaires de la planète.
Fruit du succès autant que gage de qualité; les candidats sont triés sur le volet. C’est l’Art Commitee – un organe exclusivement composé de galeristes professionnels – qui est chargé de sélectionner les heureux élus.
Pour cette 33e édition, sur quelque 900 candidats, seules quelque 260 galeries ont été retenues (63 viennent d’Allemagne, 50 des Etats-Unis, 39 de Suisse, 16 de France, 20 d’Angleterre, 15 d’Italie, 9 d’Asie, 5 d’Amérique latine et 2 d’Australie).
30 000 francs pour 60 m²
Il va sans dire que les prix des stands sont à la hauteur du prestige de la manifestation. «Il faut débourser quelque 30 000 francs suisses pour un espace de 60 m²», rappelle Victor Gisler, responsable de la galerie zurichoise ‘Mai 63’ et membre de l’Art Commitee de la foire de Bâle.
Mais l’investissement ne semble pas décourager les pontes du marché de l’art. En effet, 99% des exposants de 2001 ont reposé leur candidature pour participer à cette 33e édition d’Art Basel.
Il est vrai qu’exposer à Bâle est une sorte de consécration pour les exposants. Mais aussi pour les artistes qu’ils présentent.
Dans ce contexte, la responsabilité de lancer de nouvelles galeries – voire de nouveaux talents – dans la cour de grands repose en grande partie sur les choix des membres de l’Art Commitee.
Une part de subjectivité
«Nous travaillons conformément à des critères objectifs et clairement définis, rappelle Victor Gisler. Cependant, il est vrai qu’une part de subjectivité intervient, notamment dans l’appréciation des nouveaux talents.»
«Mais, précise Victor Gisler, il ne faut pas oublier que nous choisissons les galeries et non pas les artistes exposés».
Et de conclure: «D’ailleurs, il y a un comité de recours pour les candidats qui se sentiraient lésés par l’une ou l’autre de nos décisions».
Cela dit, les organisateurs reconnaissent volontiers que seul le gratin des galeristes de la scène internationale est véritablement en mesure d’exposer dans l’enceinte du plus important marché mondial de l’art.
Une autre grand-messe
«C’est vrai, confirme Chantal Prod’Hom du musée de design et d’arts appliqués contemporains de Lausanne. La foire de Bâle offre la qualité des artistes confirmés.»
Et la directrice du mu.dac d’ajouter: «La créativité et l’extravagance des talents de demain s’exposent à l’ancienne usine Wareck».
En effet, les jeunes galeries et leurs poulains tiennent aussi leur grand-messe à Bâle du 12 au 17 juin. La Liste (The young art fair in Basel) a trouvé refuge dans une ancienne usine de la ville.
«Pour les amateurs d’art contemporain, conclut Chantal Prod’Hom, Liste est une sorte de complément à Art Basel.»
swissinfo/Vanda Janka
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