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Bach au coeur de la danse

Détail de l’affiche du spectacle. genevopera.ch

A Genève, le Ballet du Grand Théâtre emboîte le pas au compositeur allemand, portant à la scène ses partitions.

Trois pièces, dont deux créations mondiales, y sont interprétées à partir du 23 février. Un programme varié que signent deux chorégraphes américains et un grec.

Rompu aux disciplines les plus sévères, habitué à l’éclectisme comme aux styles les plus variés, le Ballet du Grand Théâtre de Genève connaît une saison faste. Sur les quatre productions qui composent cette année le programme danse de la prestigieuse institution, on compte plusieurs créations mondiales.

Après, donc, le magnifique «Two-thousand-and-three» de Gilles Jobin, présenté en ouverture de saison, et après «Lolita» de Davide Bombana, voici «Robbins/Becker/Foniadakis». Soit trois chorégraphes internationaux qui donnent leurs noms aux trois pièces interprétées par le Ballet du Grand Théâtre à partir du 23 février.

Point d’orgue de ce spectacle en trois parties: Jean-Sébastien Bach. Le compositeur allemand est au cœur des trois chorégraphies signées Jerome Robbins, Douglas Becker et Andonis Foniadakis.

Entre classicisme et jazz



La première pièce intitulée «2 & 3 Parts Inventions» a été créée il y a dix ans par Robbins, immense chorégraphe américain aujourd’hui disparu. C’est un autre Américain, Jean-Pierre Frohlich, qui la remonte donc pour le Grand Théâtre.

Sa partition s’appuie sur les Inventions à deux voix et sur les Sinfonias à trois voix pour clavier de Bach. Considéré comme le grand-père des jazzmen, le musicien allemand est parfaitement à l’aise dans l’univers de Robbins. Lequel contrôlait avec brio les exercices périlleux, faisant danser ses interprètes sur le fil fragile qui oppose classicisme et jazz.

Univers concentrationnaire



La deuxième chorégraphie («Each to his Own») est présentée en première mondiale. Elle est l’œuvre de Becker, un Texan qui travaille à Bruxelles et collabore avec d’importants corps de ballet européens.

Pour le Ballet du Grand Théâtre, il a placé son spectacle dans le cadre austère d’un univers concentrationnaire. L’idée lui en est venue par hasard, à la suite d’une longue visite dans un camp de prisonniers.

Terreur et oppression, voilà qui va bien avec l’atmosphère contraignante de la musique de Bach. Plus précisément avec la sonate pour violon N°3 en do majeur, BWV 1005. Sonate sur laquelle la pièce se rythme.

Volupté et douleur



Autre création mondiale de ce programme tripartite: «Selon désir», chorégraphie d’Andonis Foniadakis. Membre du Béjart Ballet de Lausanne, le danseur d’origine grecque a appris auprès du maître à alléger les corps de leur pesanteur terrestre.

C’est aussi dans un mouvement d’élévation que s’inscrit sa pièce. Foniadakis puise sa matière dans les Passions selon Saint-Mathieu et selon Saint-Jean, deux des plus célèbres partitions du compositeur allemand.

Ici, le sujet sacré est traité sous le double aspect de la volupté et de la douleur. Bach en aurait été sans doute ravi.

swissinfo, Ghania Adamo

– Jean-Sébastien Bach est au cœur du nouveau spectacle que présente le Grand Théâtre de Genève, qui inclut trois chorégraphies signées Jerome Robbins, Douglas Becker et Andonis Foniadakis.

– A voir à Genève, au Grand Théâtre, du 23 au 28 février (Tel: 022 418 31 30)

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