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Barbe-Bleue, ses femmes et ses nonnes

Daniel Monnard prête sa barbe immensément bleue au héros de Perrault. SP

Pour fêter son 20e anniversaire, la Compagnie 100% Acrylique présente, à Genève, le célèbre conte de Perrault.

Danse, musique et théâtre s’entrecroisent dans ce spectacle à l’atmosphère hallucinatoire et drôle.

Les enfants apportent avec eux la joie de vivre, le plaisir évident d’être au théâtre plutôt qu’à l’école. On devrait plus souvent les mélanger aux adultes.

Ce sont d’ailleurs eux qui accueillent le public des «grands» dans le hall du BFM (Bâtiment des Forces Motrices), à Genève, où Evelyne Castellino présente «Barbe-Bleue», fêtant en musique, en danse et en théâtre, le 20e anniversaire de sa Compagnie 100% Acrylique.

Un dur à cuire

Des enfants, en tenue de marmitons, conduisent donc les spectateurs dans la salle où tantôt le héros de Charles Perrault mijotera ses funestes desseins. Barbe-Bleue est un dur à cuire, on le sait. Mais Claire, sa septième épouse, ne fera de lui qu’une bouchée.

Vers la fin du moins, quand sa naïveté cédera le pas à sa lucidité. Deux caractéristiques dont se joue très bien la gracieuse Sandra Heyn dans ses pas de deux – rythmés sur une musique rock – avec son futur mari. Lequel se livre à d’impétueuses ruades.

A ce «géant amateur de femmes et de sang», Daniel Monnard prête sa barbe immensément bleue qui descend jusqu’à terre pour couvrir les planches.

On aurait dit le flot d’une vague qu’un barbier (Michel Cavagna, authentique diablotin) viendra tantôt écumer en coupant à ras cette barbe devenue, avec le temps, objet de culte.

Hors des sentiers tracés par Perrault

C’est d’ailleurs sous l’angle de la relique qu’Evelyne Castellino aborde le conte de Perrault auquel elle mêle une autre version, celle écrite par la psychanaliste indienne Clarissa Pinkola Estès.

Ce qui nous vaut un arrêt aussi drôle qu’enchanteur dans un couvent de religieuses où se trouvent des lambeaux de la barbe en question, conservés comme une icône sainte.

Procession et ballet de nonnes (le meilleur moment du spectacle, à notre sens) nous conduisent alors hors des sentiers tracés par Perrault. Ces festivités, qui désacralisent le conte tout en l’encensant, sont allègrement menées par soeur Ernestine.

Ravissante danseuse et chanteuse, Marie Meystre, qui l’incarne ici, transcende son rôle de nonne pour illustrer l’esprit hallucinatoire de la fable.

swissinfo, Ghania Adamo

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