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Beaux jours pour les musées suisses

Près d'un Suisse sur deux va au musée au moins une fois par an. La Suisse compte au moins 850 musées qui totalisent 8,5 millions d’entrées annuelles. Ces records s’expliquent par le fédéralisme, la démocratisation et la modernisation des techniques.

Près d’un Suisse sur deux va au musée au moins une fois par an. La Suisse compte au moins 850 musées qui totalisent 8,5 millions d’entrées annuelles. Ces records s’expliquent par le fédéralisme, la démocratisation et la modernisation des techniques.

Selon un sondage réalisé par la Haute école de Lucerne pour le compte de la fondation Passeport musées suisses, 55 pour cent des Suisses ne mettent jamais les pieds au musée, mais 36 pour cent s’y rendent entre une et trois fois par an, et 6 pour cent entre quatre et six fois. Cette fréquentation massive atteint 8,5 millions d’entrées annuelles pour au moins 850 musées recensés officiellement.

Cette forte concentration fait très certainement de la Suisse l’un des pays les plus muséographiés qui soit. Mais il en faut plus pour étonner les spécialistes. Christine Détraz, du Musée d’Ethnographie de Genève, explique le phénomène par une incontestable démocratisation: «On assiste en effet aujourd’hui à un revirement total de l’image du musée, autrefois plutôt élitaire.»

En effet, si les musées publics ont, pour des motifs financiers, rarement les moyens de s’offrir une muséologie de pointe, ils ont, bon gré mal gré, su opérer leur mutation, sous l’influence des grands musées et fondations internationaux mieux nantis. Mais ceux qui fonctionnent le mieux actuellement sont ceux qui ont su développer leurs budgets grâce au sponsoring.

En général, les musées ont fait un gros effort pour aller au-devant du grand public, par exemple en accompagnant les expositions d’événements et autres animations. Un grand effort didactique a également été fait, notamment auprès des écoles. Du reste, le développement du tourisme culturel de masse a rendu le public plus exigeant. D’autre part, le phénomène obéit également à des motifs moins «nobles» qui consistent à soigner sa propre image de marque, c’est-à-dire son statut social.

Relevons enfin, avec Catherine Détraz, que ce foisonnement se traduit aussi chez les Suisses par des réactions de repli obéissant à un besoin grandissant de sécurité, voire de certitudes.

Isabelle Eichenberger

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