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Bruno Ganz primé à Berlin

Bruno Ganz dans «Pane e Tulipani». Keystone Archive

Remise mardi, dans la capitale allemande, du «Theaterpreis Berlin 2001». L'heureux lauréat de ce prestigieux prix s'appelle Bruno Ganz, il est Zurichois, et son talent est aujourd'hui reconnu de tous.

Pourtant rien n’était gagné d’avance: mère italienne, père suisse allemand – un agriculteur «monté» à la ville, et ayant donc abandonné le monde paysan pour le monde ouvrier, rien ne prédestinait Bruno Ganz à devenir une vedette au pays de Goethe et de Klaus Kinsky.

«C’est vrai qu’il y avait une voix intérieure qui me disait: tu auras des problèmes pour être comédien, tu te sentiras très inférieur aux autres parce que tu ne sais pas parler, tu n’as pas assez d’éducation, et tout ça. Mais je pensais que j’arriverais à être acteur…», constatait Bruno Ganz, cité par le journal «Le Monde» en 1998.

C’est grâce à un ami qui tient les poursuites d’un théâtre zurichois que le jeune Bruno s’intéressera aux planches… Et son premier vrai rôle, il le décroche à 24 ans, en jouant «Hamlet» de Shakespeare.

Dès les années 70, le cinéma va happer l’acteur zurichois. Il accumule alors les personnages décalés, de ceux qui ont en eux à la fois une fêlure, du rêve et du mystère à revendre: «La Marquise d’O» de Rohmer, «Nosferatu» de Herzog, «Le faussaire» de Schlöndorff, «Dans la ville blanche» de Tanner, et bien sûr «L’ami américain» de Wenders, suivi quelques années plus tard par «Les ailes du désir».

Plus récemment, on se souvient de «L’éternité et un jour» de Theo Angelopoulos ou de «Pane e Tulipani» de Silvio Soldini. Pour ce rôle de serveur dans un restaurant de Venise, Ganz a d’ailleurs reçu à Soleure le prix d’interprétation masculine du cinéma suisse 2001. Une récompense helvétique qui vient s’ajouter à l’Anneau Hans Reinhart, la plus haute distinction théâtrale de Suisse, qu’il avait obtenu en 1991.

Alors qu’il continue de triompher à Berlin dans une version intégrale du «Faust» de Goethe, mise en scène par Peter Stein, Bruno Ganz reçoit avec le prix de théâtre Berlin 2001, doté de 24 000 francs et de beaucoup de rayonnement, un très beau cadeau d’anniversaire: rappelons qu’il a fêté ses 60 ans le 22 mars dernier. L’étrange mélange de dureté et de douceur qui le caractérise n’a jamais été aussi éclatant qu’aujourd’hui.

Bernard Léchot

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