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Cercles francophones: quelle nécessité?

Les principales villes alémaniques connaissent des cercles romands ou francophones. Mais les effectifs sont en diminution constante.

La mobilité et l’intérêt moindre pour la vie associative expliquent partiellement cette perte d’intérêt.

Fondés au tournant ou dans le premier quart du 20e siècle, des cercles romands existent par exemple à Aarau, Berne, Winterthour, Schaffhouse ou St-Gall.

St-Gall en a même deux, puisque la Haute école, qui compte près de 300 francophones sur 5000 étudiants, a son propre «Cercle des francophones».

A Zurich, il y aurait même une quarantaine d’organisations parlant français, selon Antoinette Nussbaum, du Cercle francophone.

Chorales, troupes de théâtre, «Dames d’Oerlikon » (des épouses de Romands habitants à Zurich qui se retrouvaient pour tricoter des chaussettes pendant la mobilisation), «Apôtres de Bacchus», associations régionales ou nationales (surtout pour les Africains du Nord): le choix est grand pour les quelque 8000 francophones de la ville.

Entraide et rencontres élitaires

Au début, les cercles avaient une vocation d’entraide. Les bons de nuitées offerts à Zurich ont ainsi rencontré un grand succès entre les deux guerres.

Mais beaucoup de cercles avaient aussi la volonté d’offrir un lieu de rencontre à une certaine élite. Des Alémaniques y étaient admis.

Avec la baisse des effectifs, la plupart des cercles se sont ouverts aux non-Romands, ce qui n’est pas toujours allé sans mal, et aux activités familiales.

Moyenne d’âge élevée

Si le Cercle de Winterthour, par exemple, semble aujourd’hui avoir trouvé un nouveau public (familial), d’autres grisonnent à vue d’oeil. «Nous avons un problème à trouver des membres de moins de 50 ans», admet Antoinette Nussbaum.

Le Cercle de Schaffhouse compte encore 49 membres, contre 125 en 1975 («la belle époque», selon l’historique de l’association).

Avec des moyens de transports plus rapides et les multiples possibilités de communication, les «expatriés» d’aujourd’hui ne le sont plus tant que ça, et développent moins d’intérêt pour les cercles.

En revanche, les Alliances françaises (à Bâle, Berne, Lucerne, St-Gall et Zurich), qui bénéficient du soutien du Consulat de France et peuvent offrir davantage à leurs membres qu’une soirée choucroute annuelle, ont le vent en poupe.

Garderies pour enfants, heures d’école, rencontres avec des comédiens français: des activités qui attirent souvent les francophones loin à la ronde.

swissinfo, Ariane Gigon Bormann, Zurich

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