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Nutri-Score

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

La Suisse ne suit pas toujours la voie tracée par ses voisins. C’est le cas du Nutri-Score. Très populaire en France notamment, ce petit logo qui classe les produits alimentaires en fonction de leur valeur nutritionnelle n’a convaincu ni la clientèle ni les supermarchés helvétiques.

La Suisse se distingue également dans un autre domaine. Selon une étude, contrairement à ce qui se passe dans plusieurs pays occidentaux, le débat politique ne semble pas s’être crispé au cours des dernières années.

Bonne lecture,

Nutri-Score
KEYSTONE

L’expérience du Nutri-Score a fait long feu en Suisse. Le grand distributeur Migros, qui l’utilise depuis trois ans dans ses supermarchés sur une base volontaire, a décidé d’abandonner ce système de notation très connu en France. Le Nutri-Score est un petit logo de cinq lettres et de cinq couleurs qui classe les produits alimentaires en fonction de leur valeur nutritionnelle.

Migros justifie sa décision par le fait que l’utilité du logo est trop faible par rapport aux coûts qu’il implique. Le retrait du logo ne se fera pas du jour au lendemain, mais progressivement. D’autres informations complètes relatives à la valeur nutritive des produits continueront de figurer sur les emballages, indique toutefois le grand distributeur.

La Fédération romande des consommateurs regrette cette décision. À ses yeux, Migros renonce ainsi à une mesure de santé publique efficace. Mais la fédération n’est pas vraiment surprise, «considérant la forte pression exercée par certains milieux économiques et agricoles». L’Office fédéral de la santé alimentaire juge également qu’il s’agit d’une mauvaise nouvelle. Le Conseil fédéral doit encore se prononcer sur une utilisation du Nutri-Score à l’échelle nationale, à la suite d’une motion parlementaire.

Le système du Nutri-Score n’est pas exempt de critiques, son système de calcul étant parfois considéré comme incohérent. Il ne prend par exemple pas en compte tous les éléments qui composent un aliment, tels que les colorants et les exhausteurs de goût. Par ailleurs, certains produits sont systématiquement mal classés en raison de leur composition. C’est notamment le cas du gruyère qui doit obligatoirement contenir au moins 49% de matières grasses.

  • L’abandon du Nutri-Score expliquéLien externe sur le site de RTS Info
  • La dépêche d’agence sur ce thème à lire sur swissinfo.ch
Vue de la vieille ville de Genève
KEYSTONE/© KEYSTONE / GAETAN BALLY

Genève n’attire pas seulement les touristes et les organisations internationales, mais aussi une multitude de fondations à but non lucratif. Avec une densité de 26 fondations pour 10’000 habitants, la ville du bout du lac Léman est un poids lourd dans le secteur philanthropique, tant à l’échelle suisse qu’internationale.

Et l’engouement n’est pas près de faiblir. L’an dernier, Genève a enregistré la plus forte progression en Suisse, avec la création de 58 nouvelles fondations. Ce développement s’explique en partie par des politiques locales encourageantes visant à simplifier les procédures administratives et d’exonération fiscale. Les fondations bénéficient par ailleurs du culte quasi sacro-saint du secret.

Mais cette politique favorable aux fondations a parfois donné lieu à des abus. Le Contrôle fédéral des finances dénonce d’ailleurs l’opacité de ces structures difficiles à contrôler. À Genève, le secteur est scruté par deux organes de surveillance; l’un fédéral, l’autre cantonal. Cette répartition des compétences ainsi que la masse des documents à vérifier font qu’il est relativement aisé de passer entre les mailles du filet.

Finalement, les données montrent que les autorités ne prennent pas souvent de mesures répressives à l’encontre des fondations. Toute la question est de savoir si c’est parce que je secteur est globalement sain ou parce que la surveillance est lacunaire. Les avis sur la question divergent.

Des personnes profitent du soleil et du beau temps en marchant sur les quais d'Ouchy au bord du Leman lors du week-end de l'Ascension le samedi 11 mai 2024 a Lausanne
Keystone/Jean-Christophe Bott

Dans plusieurs pays occidentaux, le fossé semble se creuser de plus en plus entre les personnes qui ne sont pas du même bord politique. C’est par exemple le cas aux États-Unis, où le dialogue est de plus en plus difficile entre républicains et démocrates. En Suisse, il semble en revanche que le fossé entre adversaires politiques reste stable depuis une vingtaine d’années.

Certains thèmes comme la vaccination ou la guerre à Gaza soulèvent des débats passionnés et hautement émotionnels et laissent penser que le climat politique en Suisse se tend. Mais cette impression n’est pas forcément juste, à en croire la première étude scientifique menée en Suisse sur le thème de la «polarisation affective», c’est-à-dire le fait d’être moins empathique avec les personnes d’autres bords politiques.

Cette étude menée par l’Institut d’économie politique de l’Université de Bâle montre que la «polarisation affective» est restée stable en Suisse au cours des deux dernières décennies. L’une des hypothèses qui expliquent cette stabilité est à chercher du côté du système politique helvétique. En effet, la démocratie directe fait que les thèmes clivants peuvent toujours être traités et le système électoral proportionnel oblige les partis à collaborer entre eux.

Cette étude s’est notamment basée sur les données récentes du sondage de la SSR «Comment ça va, la Suisse?». Vous avez vous aussi la possibilité de participer à la version 2024 de cette grande enquête nationale. Le lien se trouve ci-dessous; n’hésitez pas!

  • Les résultats de l’étude sur la «polarisation affective» à découvrir sur swissinfo.ch
  • Lien pour participer à l’édition 2024 de l’enquête SSR «Comment ça va, la Suisse?»
Arrosoir symbolisant la treizième rente AVS
KEYSTONE/© KEYSTONE/ PETER SCHNEIDER

On en sait un peu plus sur les aspects concrets de la 13e rente AVS, dont le principe avait été approuvé lors des votations fédérales du 3 mars dernier. Le Conseil fédéral maintient son projet initial. À l’issue de sa séance hebdomadaire du mercredi, le gouvernement a annoncé le soumettre à une procédure de consultation qui court jusqu’au 5 juillet.

Le Conseil fédéral a réaffirmé que la rente supplémentaire sera versée en une seule fois sous la forme d’une 13e rente annuelle, à l’image de ce qui se pratique couramment pour le 13e salaire qui est habituellement perçu en fin d’année. L’autre option aurait été une augmentation de la rente mensuelle.

Concernant la question toujours délicate du financement de cette rente supplémentaire, le Conseil fédéral opte pour une hausse des cotisations salariales de 0,8 point de pourcentage d’ici 2026. Une autre option serait une hausse de cotisation de seulement 0,5 point, mais accompagnée d’une hausse de la TVA de 0,4 point.

Le projet du gouvernement ne fait pas l’unanimité. La Commission de la sécurité sociale du Conseil national souhaite puiser dans le fonds AVS et attendre la prochaine vaste réforme de cette assurance sociale pour déterminer le mécanisme de financement. 

  • Les explications sur le financement souhaité par le Conseil fédéral à découvrirLien externe sur Watson
  • Le même sujet avec l’éclairage du correspondant de la RTS au Palais fédéral surLien externe RTS Info

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