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Art Basel veut faire la nique à la crise

Une visiteuse d'Art Basel, en station devant une oeuvre de Jeff Koons. Keystone Archive

La Foire d'art de Bâle a ouvert ses portes mercredi. C'est le plus grand rendez-vous au monde pour les galeries d'art moderne et contemporain.

Malgré la crise, les organisateurs sont confiants quant au nombre de visiteurs.

Que de superlatifs: année après année, Art Basel mulitiplie ses titres de gloire. «La foire d’art la plus importante au monde», «liste des participants plus brillante que jamais», «qualité élevée et diversité unique des œuvres exposées».

Les descriptions émanent des organisateurs eux-mêmes, mais les visiteurs qui se pressaient déjà mardi matin, avant l’ouverture officielle des portes mercredi, semblent confirmer ces qualificatifs auto-proclamés.

Art Basel vient ainsi de vivre trois années record consécutives. En 2002, quelque 50 000 visiteurs avaient fait le déplacement.

La 34e édition peut d’ores et déjà se vanter d’un nouveau record: celui du nombre de candidatures. 930 galeries ont brigué un stand, dont la location coûte plusieurs milliers de francs. «La quasi-totalité des galeries présentes en 2002 ont voulu revenir», s’enorgueillit la direction.

Des Romands peu présents



Art Basel se refuse cependant à un agrandissement débridé: le nombre d’exposants reste stable à 270, dont 25 nouveaux participants.

Le pays le plus présent est l’Allemagne, avec 58 galeries, suivi des Etats-Unis (54), de la Suisse (39 dont 7 romandes), puis 24 pour la France et 22 pour la Grande-Bretagne.

ArtBasel cherche à élargir le cénacle des pays et des continents représentés en s’ouvrant à des galeries innovatrices. Des maisons de Norvège, Pologne, mais aussi d’Asie, d’Afrique du Sud et d’Australie sont présentes cette année pour la première fois.

Médiateur pour acheteurs soucieux



Pour adoucir le sort des galeries recalées, la foire a mis sur pied une commission de recours qui intervient en cas de réclamations.

Autre effort, unique dans les foires d’art: un médiateur est là, pour la deuxième année, en cas de conflits ou de plaintes, tant de la part des exposants que d’acheteurs qui se sentiraient floués. «Mon rôle est alors de trouver un expert qui pourra trancher», explique le médiateur Toni Stooss.

Une crise peu perceptible

La crise ne semble avoir aucune prise sur Art Basel. Le directeur affiche en tout cas un optimisme indéfectible. L’absence des Américains et des Asiatiques, encore très réticents à voyager, ne l’inquiète pas du tout.

«Comme tout le monde, les collectionneurs voyagent peut-être moins, mais ils vont se concentrer sur les destinations indispensables. Or Bâle est irremplaçable», déclare Simon Keller.

Le directeur est en outre convaincu que l’ouverture quasi simultanée de la Biennale de Venise motive les amateurs d’art d’Outre-Atlantique à faire le voyage.

Art Basel a de toute façon pris soin de séduire autrement le marché américain. L’an dernier, pour la première fois, la foire a organisé une manifestation «soeur» à Miami, «Art Basel Miami Beach». «Cela nous a permis de rencontrer de nouveaux collectionneurs», note le directeur.

Pas de diminution des ventes



Quand bien même Simon Keller aimerait parler d’art et non d’argent, comme il l’a demandé pendant la conférence de presse, la question des ventes survient inévitablement.

«Nous n’enregistrons pas le chiffre global des ventes, cela reste l’affaire des exposants, répond le directeur. Mais nous savons que les collectionneurs ont vendu davantage en 2002.»

A Bâle, les amateurs devraient en tout cas trouver de quoi combler leur passion: les galeries exposent plus de 5000 œuvres réalisées par quelque 1500 artistes.

Moins de 5000 euros



En 2002, un sondage parmi les exposants a révélé qu’un petit tiers (27%) d’oeuvres exposées coûtaient moins de 5000 euros, ont insisté les responsables de la foire. «L’art est accessible à presque tout le monde», a dit Simon Keller.

On ne connaît en revanche pas la limite supérieure des prix négociés à Bâle. «Price upon request», «Prix sur demande», indiquent les étiquettes.

swissinfo, Ariane Gigon Bormann, Bâle

– 270 galeries exposent quelque 5000 œuvres de 1500 artistes.

– La section parallèle «Art Unlimited» présente 65 œuvres qui, sinon, ne trouvent pas le chemin des foires et des ventes aux enchères, de par leur taille et leur prix.

– Depuis 1996, les jeunes artistes ont également leur plate-forme, «Art Statements». Dix-sept artistes ont été sélectionnés, sur 245 candidats.

– Enfin, Art Basel se veut aussi un lieu de rencontres et de débats. Des discussions thématiques sont organisées tous les jours, avec des invités prestigieux comme Rem Koolhaas (18 juin) ou Gilbert & George (21 juin).

– Art Basel, du 18 au 23 juin, tous les jours de 11 à 19 heures, sauf 18 heures le dernier jour, dans les Halles de la Foire suisse (Messeplatz).

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