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Bartabas, le chevalier ailé

La magie Zingaro à voir à Avenches. (Photo Zingaro) swissinfo.ch

L'artiste équestre français, qui subjugue les foules, présente à Avenches sa dernière création «Loungta, les chevaux de vent».

Sa compagnie, ‘Zingaro’, est mondialement connue… Tour de piste pour un dompteur et un rêveur hors normes.

On aurait pu l’appeler «l’homme qui murmure à l’oreille des chevaux».

C’est que Bartabas possède le secret des langages inconnus. Celui qui a réinventé l’art équestre a su faire de ses chevaux des acteurs à part entière. Sur scène, il tient avec eux un dialogue qui depuis 20 ans subjugue les foules, mais qu’aucun exégète n’a su jusqu’ici déchiffrer.

Elle est peut-être là, la recette de sa réussite: dans cette parole mystérieuse que Bartabas soigne avec amour. Sa rhétorique s’appuie sur des figures délicieuses. Non pas des figures de style. Mais des figures aériennes, féeriques, puisées dans on ne sait quelle grammaire.

Hermétique, son langage peut parfois l’être. Mais avec lui, on a appris depuis longtemps à écouter avec les yeux. Ce sont eux qui conduisent le plaisir du public. Qu’il soit américain, japonais, suisse ou français, chaque spectateur voit dans les créations de Bartabas ce qu’il a envie de voir.

C’est pourquoi le succès de cet artiste est universel. Et le mot n’est pas ici exagéré. De New York à Tokyo en passant par la Suisse, où il se produit jusqu’au 10 juillet, Bartabas fait des ravages. Le public romand le connaît bien puisque le Théâtre de Vidy-Lausanne l’a déjà accueilli à plusieurs reprises.

Magie de l’Orient

Ainsi, de lui on a pu voir, entre autres, «Chimère» et «Eclipse». De l’un à l’autre, la même magie mais des univers différents. Le premier spectacle convoquait sur scène l’Inde, ses couleurs chatoyantes, ses cavaliers du Rajasthan et leurs chevauchées célestes.

Le second, plus épuré, mariait le noir et blanc, à l’image d’une piste bercée, quant à elle, par les chants coréens et la musique himalayenne.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Bartabas est fasciné par l’Asie. C’est elle encore qui l’inspire pour «Loungta, les chevaux de vent», son dernier spectacle créé à Aubervilliers (banlieue de Paris), présenté 6 mois durant à Tokyo et accueilli actuellement à Avenches (Vaud).

Cette fois-ci, c’est le Tibet qui vit dans «Loungta». Le Tibet, ses moines, leurs chants et leur rituel d’un autre âge, ici mêlés aux apparitions de Bartabas et à celles de son bestiaire familier: oies, âne et chevaux bien sûr.

L’écuyer devenu mythique met, une fois de plus, à portée de main un monde qui semblait jusqu’ici inaccessible.

swssinfo, Ghania Adamo

«Loungta, les chevaux de vent»: à voir à Avenches (Vaud), à l’Institut équestre national.
Jusqu’au 10 juillet.

– Bartabas, de son vrai nom Clément Marty, est fils de médecin et d’architecte.

– Il a d’abord joué dans une troupe de théâtre ambulant avant de monter le projet Zingaro, spectacle équestre et musical.

– Fondée en 1984, le Théâtre équestre Zingaro s’installe en 1989 au fort d’Aubervilliers, suite à la proposition du maire de la ville.

– Depuis, près d’une dizaine de spectacles, qui sont chaque fois un événement, ont vu le jour à Aubervilliers: ‘Cabaret Equestre’ I, II et III’ ‘Opéra Equestre’, ‘Chimère’, ‘Eclipse’,’Triptyk’ puis ‘Loungta’.

– En 2003, il crée l’Académie du Spectacle Equestre dans les Grandes Ecuries du Château de Versailles.

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