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Expo de Hanovre: la Suisse tire son épingle du jeu

Quelque quatre millions de personnes ont visité le pavillon suisse. Keystone

Ouverte le 1er juin, l´Exposition universelle de Hanovre a fermé ses portes mardi, avec un bilan particulièrement négatif. Elle n'a accueilli que 18 millions de visiteurs. En revanche, le pavillon helvétique a été plébiscité par les visiteurs.

Pour Expo-2000, c’est donc l’échec. Elle a clos ses portes en affichant 18 millions de visiteurs au lieu des 40 millions prévus et environ 2 milliards de francs de déficit. Un trou financier qui pourrait certes être comblé par les taxes et impôts générés par l’Expo. Mais ce déficit de fréquentation entache sérieusement l’image de la première exposition universelle allemande.

L’obstination de la direction d’Expo-2000 à maintenir un prix d’entrée trop élevé pour les familles modestes a été régulièrement mise en cause dans les médias allemands. Une publicité et un marketing indigent – selon les connaisseurs – n’ont pas su imprimer la marque de Hanovre à l’étranger et motiver les visiteurs.

Sévère bilan pour Birgit Breuel, commissaire en chef d’Expo-2000 et qui a présidé – en d’autres temps à la tête de la Treuhand – à la privatisation du tissu industriel de l’ex-RDA.

A l’aube du 21ème siècle, la réussite d’Expo-2000 était pourtant décisive pour l’Allemagne de Gerhard Schröder, qui présentait sa nouvelle image au monde: ouverte, moderne, innovante, futuriste.

Appliquant le slogan, faire contre mauvaise fortune bon cœur, Birgit Breuel a assuré lundi que «l’Expo avait été une fête populaire quotidienne». Le commissaire général danois de l’expo, Ole Philipson, porte-parole des pays participants, a assuré pour sa part n’avoir «jamais vu tant de visiteurs passionnés».

Au pavillon suisse, Patrick Buehler tire, sans hésiter, un bilan positif de l’Exposition universelle. Près de quatre millions de personnes ont visité le pavillon de la Confédération au mur et à la toiture de poutres empilées, constitués de 1500 arbres, mélèze et pins sylvestres.

«Le Parlement, souligne Patrick Buehler, a eu le courage d’oser quelque chose de différent et cela a réussi. La Suisse s’est présentée d’une autre manière, simple, sensuelle et intellectuelle à la fois».

L’architecte du pavillon Peter Zumthor a conçu un grand instrument de musique, «corps sonore suisse». Des musiciens ont déambulé en permanence dans le labyrinthe de ses couloirs mêlant les harmonies de l’accordéon, du saxophone, des percussions et des tympanons.

Le visiteur y a trouvé un accueil chaleureux. Il «s’est baladé dans l’odeur du bois» et a pu goûter les meilleurs crus du vignoble suisse.

Séché, le bois du pavillon sera pour l’essentiel revendu dans la construction. Enfin, le concept du bâtiment pourrait resservir pour de futures expos. Et même peut-être pour Expo.02.

Michel Verrier, Berlin

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