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Honneur aux mangas sur la Piazza

Film Festival Locarno

La 62ème édition du Festival de Locarno démarre mercredi 5 août. Les amateurs d'animation japonaise seront comblés grâce à l'ambitieux projet «Manga Impact». La Suisse sera présente dans la compétition principale avec une co-production franco-helvétique.

Goldorak, Albator, Candy ou encore Cats’Eye. C’est, entre autres, à la génération Club Dorothée devenue cinéphile que le festival international du film de Locarno propose cette année un rendez-vous à ne pas manquer.

Histoire d’aller au-delà des souvenirs liés aux mercredis pluvieux, le festival a monté «Manga Impact» en partenariat avec le Musée du cinéma de Turin. Un événement qui se veut bien plus qu’une simple rétrospective.

Peaufiné pendant plus de deux ans, ce projet ambitieux – et donc forcément risqué – vise à donner la vision la plus exhaustive possible de l’univers du film d’animation japonais. Un univers très éloigné de ses propres codes culturels que l’Occident a tendance à résumer en un mot: «manga».

A tort évidemment, puisque celui-ci désigne en fait uniquement les bandes dessinées japonaises. Souvent confectionnées à la chaîne par des illustrateurs payés au dessin, elles ne constituent qu’un aspect de la riche tradition de l’illustration et de l’animation nippones.

Classiques et expérimentations

A Locarno, une soixantaine de projections attendent les curieux et les spectateurs récemment convertis à la magie des longs métrages d’animation venus du Japon (Le Voyage de Chihiro, Ghost in the Shell, Ponyo). Ils pourront découvrir les origines et les classiques du genre, mais aussi les expérimentations qu’il a engendrées.

Lundi 10 août, une nuit «manga» a même été programmée sur la Piazza Grande pour les inconditionnels. Quatre œuvres figurent au menu, dont Mobile Suit Gundam I, adaptation d’une série télévisée inédite en Europe qui met en scène de jeunes militaires pilotant des robots destinés à la guerre.

Afin d’enrichir ce voyage, le festival propose également un site internet déjà actif (manga.impact), ainsi qu’une exposition et des rencontres avec des réalisateurs japonais tels que Isao Takahata (Le Tombeau des lucioles) ou Yoshiyuki Tomino, un des représentants les plus importants du genre.

En guise d’adieu, c’est donc un bouquet extrême-oriental que le directeur du festival Frédéric Maire – dont il s’agit de la quatrième et dernière édition – et son équipe ont pu composer. Comme en 2007 d’ailleurs, lorsqu’un long-métrage d’animation de Fumihiko Sori avait ouvert le festival, lequel s’était terminé sur un Léopard d’or remis à Masahiro Kobayashi.

Aussi de la comédie américaine

«Le festival doit permettre au public la découverte de nouveaux territoires cinématographiques», a récemment confié Frédéric Maire à l’agence de presse suisse (ATS). Les «quelques prises de risques supplémentaires» qu’il s’est permises cette année collent donc à sa ligne, soucieuse autant des cinéphiles que du grand public.

Que ceux que l’animation japonaise ne tenterait pas se rassurent donc. Le festival a programmé dix premières mondiales de longs-métrages américains et de co-productions européennes et asiatiques sur la Piazza Grande.

Mercredi 5 août, le film d’ouverture sera par exemple une comédie américaine. 500 Days of Summer raconte l’histoire «d’un garçon qui tombe amoureux d’une fille qui ne croit pas en l’amour», selon le réalisateur Marc Webb, actif jusque-là dans le domaine des clips vidéos.

Au niveau suisse, deux films auront l’honneur de l’écran géant. Giulias verschwinden (8 août), de Christoph Schaub, avec Bruno Ganz d’après un scénario de l’écrivain alémanique Martin Suter, ou une comédie sur le désir de rester jeune. Et La Valle delle Ombre (12 août), de Mihály Györik, qui raconte comment un enfant découvre l’existence du mal.

Quant au Léopard d’Or, 18 longs métrages y aspirent cette année. En provenance essentiellement d’Europe et d’Asie, mais aussi du Canada, du Brésil ou encore de Russie ou d’Iran, ils se disputeront le prix d’une valeur de 90’000 francs.

Côté suisse

La Suisse est en lice via une seule coproduction avec la France, Complices, premier long-métrage du réalisateur valaisan Frédéric Mermoud. Le documentaire The Marsdreamers de Richard Dindo et Ivul de Andrew Kötting, avec Jean-Luc Bideau, sont en compétition dans la catégorie Cinéastes du présent.

Organisée à Locarno pour la 4ème année consécutive, la journée du cinéma suisse aura lieu le mercredi 12 août. Dans le cadre du Centenaire de la Musique de Films célébré tout au long de l’année 2008, un accent particulier sera mis sur ce domaine.

Enfin la section «Appellation suisse» permettra quant à elle de voir ou de revoir les grands succès helvétiques de l’année, parmi lesquels Die Standesbeamtin de Micha Lewinsky et Du bruit dans la tête de Vincent Pluss.

Carole Wälti, swissinfo.ch

Chaque année, le Léopard d’honneur rend hommage à un grand cinéaste encore actif. Il a notamment été remis à Jean-Luc Godard, Joe Dante, Ken Loach, Abbas Kiarostami, Wim Wenders et Amos Gitai.

Cette année, il sera remis au metteur en scène américain William Friedkin.

Son film To live and die in L.A avec Willem Dafoe et William L.Petersen sera projeté sur l’écran géant de la Piazza Grande de Locarno le 14 août.

Né en 1935 à Chicago, William Friedkin est l’auteur notamment de French Connection(1971), L’Exorciste (1973), Le convoi de la peur (1977), The Hunted(2003) et Bug(2006).

Il a été récompensé par plusieurs Oscars et par le Golden Globe du meilleur réalisateur pour L’Exorciste.

Ce long-métrage est considéré aujourd’hui encore comme un des films les plus terrifiants de l’histoire du cinéma.

William Friedkin a aussi mis en scène une dizaine d’opéras dans le monde entier. Il prépare actuellement La fanciulla del West de Giacomo Puccini pour l’Opéra de Paris.

Le budget 2009 se monte à 11,3 millions de francs.

En 2008, 180’000 entrées avaient été enregistrées.

Le festival dénombre 5000 accrédités et 600 collaborateurs.

Au total, 390 films, dont 180 longs métrages, seront projetés.

18 films sont en lice pour le Léopard d’or.

En 2008, le Léopard d’or avait été remis à Parque Vía d’Enrique Rivero (Mexique).

Le festival se déroule sur 10 écrans.

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