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Humeurs théâtrales aux bords du Lac de Zurich

Silvana Gargiulo et Ueli Bichsel travaillent leur pièces "EX - hübenwiedrüben". Bernhard Fuchs

Zurich organise dès jeudi son fameux «Theater Spektakel». Un festival international de théâtre qui propose des productions variées - australienne, belge, suisse, mais aussi des fragments tirés des réalités chinoise et turque.

La prairie du «Zürichsee» convient particulièrement bien à cet événement à succès qui allie musique et danse, théâtre et cirque.

Lorsque le comique suisse Ueli Bichsel et la clown italienne Silvana Gargiulo sont en scène, la tragédie penche du côté de la comédie.

Comme dans «EX – hübenwiedrüben», une pièce qui évoque la mort, sur une scène presque nue et autour de quelques symboles comme la cigarette.

Son metteur en scène Hanspeter Horner indique que le projet est né d’une série d’improvisations fondées sur une constante imposée: la mort. Le résultat vogue entre l’absurde et le comique.

La nostalgie du spectaculaire

Le festival zurichois tient cette année sa 28e édition. De tous temps, il a laissé une grande place au comique et au cirque. Ce qui n’implique pas forcément la superficialité, estime sa directrice artistique.

«Nous aspirons fondamentalement au spectaculaire, précise Maria Magdalena Schwaegermann. J’entends par là le cirque et la comédie en particulier.» Conséquence: les organisateurs en font un thème fort cette année.

Autre point cardinal de cette édition: les productions venues d’Australie et de Belgique. L’occasion de se confronter aux frontières de la représentation musicale et de thématiser certaines questions de société actuelles.

«Nous faisons le grand écart entre le théâtre le plus innovant, d’un haut niveau artistique, et les productions plus spectaculaires et grand public, explique Maria Magdalena Schwaegermann. Mais tout ce qui est exigeant n’est pas forcément difficile à digérer.»

Les fans et beaucoup d’autres

Chaque été d’ailleurs, le festival séduit non seulement les fans de théâtre mais aussi de nombreux curieux de tous âges. La directrice artistique a son explication. Pour monsieur et madame Tout le monde, il est plus aisé de fréquenter ce type d’événement que les lieux traditionnels de la culture.

Cette année, le festival propose un échantillonnage de théâtres à connotation documentaire venant de Chine, France, Etats-Unis, Corée, Allemagne, Suisse et Turquie. Titre de cette sélection: «Poésie ou vérité».

Concrètement, ces productions ne reposent pas sur des textes dramatiques mais plutôt sur des thèmes de société actuels modelés pour la scène.

Maria Magdalena Schwaegermann cite comme exemple la troupe turque de Garajlstanbul, qui aborde «le thème difficile et hautement actuel des meurtres d’honneur».

La pièce en question s’intitule «Oyunu Bozun!» (Détruire le jeu) et découle du travail commun d’une écrivaine et de la fondatrice de la première maison pour femmes en Turquie.

Pas moins de 40 productions

Pour Maria Magdalena Schwaegermann, depuis neuf ans à la barre du festival, cette édition est la dernière en tant que directrice artistique. S’il lui est difficile de citer sa préférée parmi les 40 productions annoncées, elle donne une piste.

«Mon cœur bat spécialement pour les projets que nous présentons en première, confie-t-elle. Nous ne savons pas ce qui va en sortir. Nous prenons un risque à chaque fois.»

swissinfo, Susanne Schanda
(traduction et adaptation de l’allemand: Pierre-François Besson)

Le 28e Zürcher Theater Spektakel a lieu du 16 août au 2 septembre.
Cinq points forts et 40 productions sont au programme.
Il se déroule en neuf lieux sur la rive du Lac de Zurich et dans le théâtre de la Rote Fabrik.
Le festival coûte 3 millions de francs, dont un million payé grâce aux rentrées directes du festival. Le reste est assumé par des sponsors privés et publics.

Theater Marie: «Aus lauter Sterblichkeit und umsonst», actions théâtrales sur la prairie; Compagnie Jours Tranquilles, lausanne: «Protestant», théâtre du mouvement.

Point fort «Mehr als Musik»: Max Lässer, Pierre Favre, Daniel Rohr & Daniel Fueter, zehnder kraah, ensemble für neue musik zürich, Katharina Rosenberger & Ivan Taljancic.

Rote Fabrik: danse avec Alexandra Bachzetsis, Arthur Kuggeleyn et Raul Parro. Performance clownesque et musicale «Gaff Aff» du duo Zimmermann & de Perrot.

Diverses productions pour les jeunes, dont «Laboratorium», «Schwiez küsst Türkei» ou «Dinausaurs Forever!»

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