Des perspectives suisses en 10 langues

La Bibliothèque nationale se met au goût du jour

La Bibliothèque nationale a publié sa nouvelle stratégie mardi à Berne. Keystone

La Bibliothèque nationale s'aligne sur les normes internationales et harmonise son nom au plan suisse. En allemand, la «Landesbibliothek» devient «Schweizerische Nationalbibliothek».

Au-delà de cette appellation commune aux quatre langues nationales, l’institution oriente sa stratégie vers la numérisation des documents et le développement des collections électroniques.

Les tâches de la BN figurent dans la loi, a rappelé devant la presse sa directrice Marie-Christine Doffey: elle collectionne, classe et met à disposition les documents et les conserve de telle sorte qu’ils ne subissent aucun dommage. Ces tâches fondamentales restent inchangées d’une génération à l’autre.

En revanche, les priorités doivent périodiquement être réévaluées et redéfinies. Pour les années à venir, trois secteurs d’activité seront en point de mire: le développement de la collection électronique, l’adaptation de l’offre aux besoins des principaux utilisateurs et l’extension de la conservation du papier vers un centre national de compétence.

L’offre de la BN – y compris celle des Archives littéraires suisses et du Cabinet des estampes – fait actuellement l’objet d’un examen qui doit déterminer si elle correspond encore aux besoins des utilisateurs, principalement des étudiants, enseignants et chercheurs. Au besoin, cette offre sera adaptée.

«e-Helvetica»

Les nouveaux médias ont gagné du terrain ces dernières années. La BN collectionne ainsi des CD-rom, des DVD et des publications électroniques sur internet.

Depuis 2001, elle développe, en collaboration avec les Archives fédérales, des méthodes et techniques communes pour réunir, sauvegarder et répertorier les publications appelées «e-Helvetica» afin de les préserver pour la postérité. D’ici 2011, il s’agira de développer ce secteur.

Vu la quantité énorme de documents électroniques à disposition, il faudra forcément procéder à une sélection, a expliqué Elena Balzardi, directrice du secteur collection. La question de savoir s’il faut archiver des «blogs» ou des «chats» se pose pour la BN aussi, a souligné Mme Balzardi.

Outre les publications commerciales, universitaires et officielles, l’accent sera mis sur les sites Internet consacrés spécifiquement à la Suisse et sur les publications électroniques concernant l’histoire, la littérature, l’histoire de l’art ainsi que l’information et la documentation.

Dans ce cadre, la BN travaille en réseau avec les autres grandes bibliothèques et archives suisses.

Conservation du papier

D’un point de vue historique et culturel, le support d’un document est tout aussi digne d’être conservé que son contenu, a rappelé Mme Doffey. Pour la BN, la numérisation en remplace pas l’objet original, ni ne le rend superflu.

Pour cette raison, la BN conserve sa collection sous sa forme originale. Les copies sont réalisées dans le seul souci de préserver les originaux.

Question conservation du papier, la BN joue un rôle clé en Suisse. En matière de désacidification du papier, elle fait même partie des pionniers de la recherche internationale. Cette position doit être renforcée à l’avenir: un centre de compétences sera créé dont les prestations de conseil seront également fournies en dehors du cadre de la BN.

120 tonnes de papier

L’an dernier, le gouvernement a débloqué 10 millions de francs pour la désacidification des fonds des Archives fédérales et de la BN. Ces documents sont, depuis le 19e siècle, sur papier acide, qui risque de s’altérer. Les deux institutions possèdent environ 3000 tonnes de documents de ce genre.

Le procédé utilisé permet de traiter 120 tonnes de papier par an et de prolonger de 150 ans au moins la durée de vie des documents. Sans cette mesure, les documents en question seraient à jamais perdus. Cette tâche de sauvetage de la «mémoire nationale» a été lancée en 2000 et devrait être achevée d’ici 20 à 25 ans.

swissinfo et les agences

– La Bibliothèque nationale suisse (BN) récolte toutes les publications en rapport avec la Suisse.

– Fondée en 1895, elle conserve aujourd’hui plus de 3 millions de documents disponibles pour le public.

– La BN compte aussi des collections spéciales au sein d’institutions particulières: les Archives littéraires suisses, le Cabinet des estampes et le Centre Dürrenmatt de Neuchâtel depuis 2000.

Le budget de la BN est de 31 millions de francs par an.
Elle occupe quelque 160 personnes pour 117 postes à plein temps.

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