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La danse a fait son entrée à Verbier

A Verbier, le Sacre du printemps a fait très forte impression sur le public. Rodrigo Carrizo Couto

Le Béjart Ballet Lausanne (BBL) a remporté un succès retentissant dimanche soir au prestigieux Festival de Verbier. Avec des chorégraphies historiques telles que «Le Sacre du Printemps» de Stravinsky, la compagnie a convaincu le public.

L’excitation était palpable dans l’immense salle des Combins où il n’y avait pratiquement plus un siège de libre. Assez logiquement, puisque le Béjart Ballet Lausanne, l’une des principales institutions culturelles de Suisse, se produisait pour la première fois dimanche soir dans ce qui est considéré comme «le deuxième plus grand festival de musique classique» du pays.

Cet éloge du Festival de Verbier, c’est celui qui a été prononcé par la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey lors de l’ouverture, vendredi. Un honneur inhabituel qui a marqué le lancement de la manifestation, qui se poursuivra jusqu’à la fin du mois de juillet.

Le pouvoir du corps humain

C’est la première fois que le Festival de Verbier invitait des danseurs à se produire dans ce temple de la musique classique. Une expérience qui s’est concentrée sur deux chorégraphies historiques créées par Maurice Béjart: L’oiseau de feu et Le sacre du printemps d’Igor Stravinsky. Et à ces œuvres maîtresses s’est ajouté un quatuor de cordes qui a interprété l’Opus V d’Anton Weber.

La soirée de dimanche a débuté avec L’Oiseau de feu, une chorégraphie du début des années 1970, dans laquelle ont brillé Onuki Masayoshi, dans le rôle principal, et le Colombien Oscar Chacon, dans le rôle du Phénix. Accompagné de la Russe Daria Ivanova et de David Kupinski, ils ont redonné vie à une chorégraphie créée par Maurice Béjart pour les solistes de l’Opéra de Paris. Une pièce moderne d’une grande complexité technique, accompagné par le Quatuor Ariel.

 
Après l’entracte, clou de la soirée, Le Sacre du Printemps, considéré comme le chef-d’œuvre absolu du chorégraphe marseillais… Créée en 1959, cette pièce d’une violence inhabituelle à l’époque a hypnotisé le public, peu habitué à voir la puissance du corps humain sur la scène de Verbier!

Les mouvements de masse, marque de fabrique de Maurice Béjart, et l’utilisation magique des rythmes primitifs de Stravinsky ont été récompensés par une standing ovation et de tonitruants bravos.

Une pluie d’étoiles

Cette présentation du BBL représente certainement l’un des temps forts du Festival de Verbier, qui a débuté vendredi. Mais bien d’autres points forts ont été ou seront encore au programme. Le concert d’ouverture a ainsi été assuré par le grand chef d’orchestre suisse Charles Dutoit, accompagné du pianiste brésilien Nelson Freire, pour une interprétation Concerto pour piano numéro 2 de Johannes Brahms.


La soirée de samedi a eu pour personnage principal le violoniste américain David Garrett, un musicien de talent qui s’engage fortement pour séduire un jeune public. De fait, grâce à sa participation à une émission pour enfants d’une chaîne de télévision américaine, celui-ci a pu compter en coulisses sur un groupe bruyant de supporters venus demander un autographe à leur idole. Sans aucun doute une bonne initiative pour donner aux plus petits le goût pour les sons de Mozart ou Beethoven.

Jusqu’au 31 Juillet, le Festival et l’Académie de Verbier accueilleront encore quelques-uns des plus grands noms du monde de la musique classique. Parmi eux, citons notamment le pianiste russe Evgany Kissin, le chef d’orchestre russe Valery Gergiev, le violoniste américain Joshua Bell, le baryton gallois Bryn Terfel ou encore la pianiste argentine Martha Argerich.

Et comme c’est désormais de coutume, des dizaines de jeunes venus du monde entier apprendront les secrets de l’art de la bouche même de ces étoiles de la musique classique dans le cadre de l’Académie de Verbier.

Après avoir acquis une solide technique de ballet classique, il découvre l’expressionnisme et Stravinsky durant un séjour à Stockholm.

En 1955, chorégraphie la Symphonie pour un homme seul, de Pierre Schaeffer et Pierre Henry, qui est la première grande œuvre de musique concrète. Cette œuvre fondamentale crée les bases de tout son travail à venir.

En 1959, il crée la sensation avec Le sacre du printemps en Belgique. L’année suivante, il fonde le Ballet du 20e siècle à Bruxelles.

Les œuvres clefs de sa carrière sont ensuite le Boléro (1961), Messe pour le temps présent (1967) et L’oiseau de feu (1970).

En 1987, il s’installe en Suisse et y fonde le Béjart Ballet Lausanne. C’est dans cette ville qu’il décède le 22 novembre 2007.

Maurice Béjart a largement contribué à populariser la danse contemporaine. Il fut l’un des très rares chorégraphes capables d’intéresser autant le grand public que les experts.

Fondé en 1994, le Festival de Verbier a accueilli pratiquement la totalité des solistes et des chefs d’orchestre de premier plan.

Le rendez-vous est également connu pour permettre à de jeunes artistes de suivre des ateliers avec les grands noms de la musique classique dans le cadre de l’Académie de Verbier.

Le festival a connu quelques soucis financiers il y a quelques années, lorsque UBS s’est retirée des sponsors. Mais la manifestation peut encore compter sur le soutien financier de plusieurs grandes marques, de la commune de Verbier et du canton du Valais.

(Traduction de l’espagnol: Olivier Pauchard)

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