Des perspectives suisses en 10 langues

La Suisse, un modèle pour la Francophonie

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L'Assemblée parlementaire de la Francophonie, réunie à Berne, lance un appel à la diversité linguistique. La Suisse donne l'exemple.

«La Suisse est un véritable modèle en matière de cohabitation des langues, souligne Jacques Legendre, secrétaire général de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie. Cette expérience, lui donne aujourd’hui l’occasion de jouer un rôle toujours plus important au sein de l’organisation.»

200 députés francophones

Et Jacques Legendre de rappeler que quelque 200 députés, venus des quatre continents, n’ont pas hésité à faire le déplacement pour participer à la 28eme session de l’Assemblée, qui siège durant deux jours à Berne.

Le sénateur français ajoute en substance que les parlementaires sont en quelque sorte venus s’inspirer du modèle helvétique. D’autant plus que les représentants de la francophonie doivent désormais défendre leur langue au sein des instances européennes.

La menace anglophone

«L’anglais a tendance à s’affirmer toujours plus comme la langue de référence au sein de l’Union Européenne, confirme Jacques Legendre. Le mouvement francophone entend pour sa part défendre la pluralité linguistique de l’Union.»

Et d’ajouter qu’«actuellement, ce combat représente l’une de nos priorités. Et, dans ce contexte, la Suisse contribue à nous donner une bonne image de ce que pourrait être les instances européennes de demain».

Les hésitations suisses

Une Suisse qui a pourtant mis du temps avant d’adhérer officiellement à l’Organisation internationale de la Francophonie. Dès 1967, des élus fédéraux ont bien participé à l’Assemblé parlementaire. Mais à titre individuel.

Il a fallu attendre 1989 pour que la Suisse franchisse le pas. Dans l’allocution prononcée ce lundi matin à l’occasion de l’ouverture de la 28e session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, le conseiller fédéral Joseph Deiss n’a d’ailleurs pas manqué d’évoquer les hésitations helvétiques.

Rappelant, en substance, que l’équilibre de la Suisse reposait sur plusieurs communautés linguistiques, Joseph Deiss a souligné que la Confédération avait bien pesé sa décision avant de rejoindre les instances Francophones.

Le dialogue avant tout

«Les réticences du gouvernement suisse de l’époque étaient probablement liées à une méconnaissance de l’activité du mouvement francophone», renchérit Jacques Legendre. «Aujourd’hui les autorités suisses ont parfaitement compris que l’organisation visait avant tout à favoriser le dialogue et le respect entre les communautés culturelles.»

Et la Suisse a visiblement pris la mesure du rôle qu’elle pouvait jouer au sein du mouvement. En décembre prochain, elle accueillera d’ailleurs la prochaine conférence ministérielle de la Francophonie à Lausanne.

Mission de l’Assemblée

Pour l’heure, ce ne sont pas moins de dix parlementaires helvétiques, ainsi que plusieurs représentants de Parlements cantonaux, qui participent à la 28e session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.

Constituée en 1967, cette instance consultative réunit des représentants de 61 pays et dispose d’un budget de quelque 1,5 millions d’euros. Elle a pour mission de contribuer au rayonnement de la langue française. Elle vise en outre à promouvoir la démocratie au sein de la communauté francophone.

swissinfo/Vanda Janka

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