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Le grand écart par la danse

Erna Ómarsdóttir et Jóhann Jóhannsson dans des "Mysteries of love" venus d'Islande. Jean-François Specigo

Neuvième du nom, le Festival international de danse de Lausanne se tient jusqu'au 7 octobre. Son directeur artistique Philippe Saire se veut éclectique.

Son ambition? Diversifier le public en rassemblant sur une même affiche des créateurs de styles opposés.

Comment vivre face aux grandes manifestations culturelles, type la Bâtie, quand on est une petite structure comme le Festival international de danse de Lausanne?

Pas de recette miracle pour Philippe Saire, directeur artistique du festival, qui confie: «C’est l’assiduité du public qui nous fait tenir. Ceci dit, vous n’avez pas tort de poser cette question, car nos moyens financiers n’augmentent pas vraiment au fil des éditions. C’est ennuyeux, parce que si l’on veut passer à la vitesse supérieure et étoffer la programmation, il nous faut des bailleurs de fonds plus attentifs».

L’énergie des artistes

«Pour le moment, nous comptons, poursuit-il, sur l’énergie des artistes et sur la générosité de nos partenaires, comme l’Octogone de Pully et l’Opéra de Lausanne. C’est en partie grâce à eux que ce mini-festival, avec des mini-moyens, a lieu».

L’an dernier, le festival a enregistré un taux d’occupation des salles de 80% environ, affirme Philippe Saire. Cette année pour sa 9e édition, le directeur espère faire encore mieux.

«Nous avons établi une programmation éclectique qui puisse rassembler un large public, précise-t-il. Nous sommes dans un petit format, il est vrai, mais cela ne nous empêche pas de diversifier les accueils, les styles et les nationalités des danseurs et chorégraphes».

Différents modes d’expression

A l’affiche, donc, une dizaine de créateurs et presque autant de pays invités: Brésil, Islande, Allemagne, France, Canada, Grande Bretagne…

Les artistes qui en viennent recourent bien sûr à différents modes d’expression chorégraphiques. Ce qui intéresse Philippe Saire, c’est de réaliser «le grand écart»: unir, par exemple, sur une même affiche Sylvie Guillem, l’ex-étoile du Ballet de l’Opéra de Paris, et les Brésiliens de la compagnie Membros, maîtres du Hip-Hop.

«C’est le meilleur moyen, commente Philippe Saire, de favoriser le croisement des publics. Il y a ceux qui voudront voir ou revoir une star du ballet, et ceux plus jeunes qui apprécieront une danse très en vogue aujourd’hui parce qu’elle s’apparente à l’idée d’intégration sociale».

Le Hip-Hop aussi

Danse de rue, le Hip-Hop possède, en effet, sa propre philosophie: soutenir les jeunes des banlieues. Mais au-delà du «social», il y a dans la programmation l’ambition de montrer le travail très personnel des artistes invités.

«Il ne faut pas oublier, explique encore Philippe Saire, que nous sommes un festival de danse contemporaine, c’est à dire de danse d’auteur, axée sur l’écriture du mouvement. Notre objectif est donc de compléter, plutôt que de recouper, l’affiche saisonnière des théâtres lausannois, comme l’Arsenic qui présente surtout de la danse conceptuelle».

En un mot, ce qui cimente la programmation de cette 9e édition du festival, c’est l’ouverture vers un extérieur. Un extérieur qui recèle des surprises.

swissinfo, Ghania Adamo

Le Festival international de danse de Lausanne se tient du 27 septembre au 7 octobre 2006.

Les spectacles se donnent dans différents lieux de la Lausanne, dont le Théâtre Sévelin 36.

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