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Les pérégrinations surréalistes de James Thiérrée

«A la recherche d'un refuge inaccessible: le rêve». Mario Del Curto

Invité par le Théâtre de Vidy, le petit-fils de Charlie Chaplin présente à Lausanne sa dernière création «La Veillée des abysses».

Humour et magie sont au rendez-vous de ce spectacle qui exploite intelligemment la veine chaplinesque.

Les rêves sont comme les abîmes, insondables. James Thiérrée le sait, qui leur laisse libre cours sur les scènes lausannoises où il les lâche de temps en temps. La dernière fois qu’il y était passé, il fit des ravages.

Ses rêves (éveillés) se déployaient alors comme un conte d’Ovide où des êtres humains se transformaient en bêtes fantasmagoriques. Décor fantaisiste, bricolage, sensation de fragilité, numéros de cirque, sketches burlesques… étaient exploités dans un rapport de complicité totale avec le public.

Médusée, la salle faisait corps avec la scène où évoluaient comédiens, trapézistes, jongleurs, danseurs et chanteurs. C’était en novembre dernier, à Vidy-Lausanne où James Thiérrée présentait «La Symphonie du hanneton», son premier spectacle à mi-chemin entre le théâtre et le cirque.

L’ombre de Chaplin

A l’époque, personne ne connaissait encore ce jeune artiste plein de talent. Sur sa «Symphonie», planait l’ombre de Chaplin. Jamais métaphore n’aura été aussi pleinement utilisée. Car l’ombre ici n’est pas seulement inspiratrice. Elle est bienveillante.

James Thiérrée est en réalité le petit-fils de Charlot. Oui, Charlot lui a laissé un très bel héritage: la magie et son pendant, l’humour catastrophé. Une veine intelligemment exploitée par le descendant.

Il faut dire que son milieu y est pour beaucoup. Enfant de la balle, le jeune artiste a été élevé dans l’univers du cirque, avec un père clown et un mère rompue à la prestidigitation.

Mais le succès, brusquement rencontré avec «La Symphonie du hanneton», il ne le doit qu’à lui seul. A son énergie, à son audace, à son imagination foisonnante que l’on retrouve dans «La Veillée des abysses», sa nouvelle création présentée à la salle Métropole.

Pour la monter, James Thiérrée s’est inspiré de «La Vie des abeilles» de l’écrivain belge Maurice Maeterlinck. Là encore, le metteur en scène part à la recherche d’un refuge inaccessible: le rêve.

Et là encore, on le suit, avec bonheur, dans ses pérégrinations surréalistes où défile son bestiaire humain. Où apparaissent également ses inquiétudes, toujours apaisées par le rire.

swissinfo, Ghania Adamo

«La Veillée des abysses». Lausanne, salle Métropole; jusqu’au 29 juin. Tel: 021/619 45 45

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