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Maria Schell rejoint les étoiles

Maria Schell et O. W. Fischer lors du tournage de "Das Riesenrad" en 1961. Keystone

Née de père suisse, l’actrice est décédée à 79 ans dans sa ferme de Carinthie, au sud de l’Autriche. Elle avait récemment été hospitalisée pour une pneumonie.

Idole de toute une génération dans les années 50, Maria Schell avait tourné 84 films et téléfilms.

Une icône du cinéma allemand s’est éteinte. Sa dernière apparition publique remontait à février 2002 où, installée dans un fauteuil roulant, elle avait assisté à la première projection d’un portrait tourné par son frère Maximilian.

Ce film – intitulé «Meine Schwester Maria» (Ma soeur Maria) – avait été ovationné par le public.

Maria Schell a vu le jour le 15 janvier 1926 à Vienne. Fille du dramaturge suisse Hermann Ferdinand Schell et d’une comédienne autrichienne qui fut responsable un temps du conservatoire de Berne, elle accompagne sa famille en Suisse quand l’Autriche est rattachée à l’Allemagne en 1938. C’est là qu’elle passe le reste de son enfance.

Idole de toute une génération

La jeune Maria débute à l’écran en 1942 dans «Steibruch» du Suisse Sigfrit Steiner. Elle fait ensuite ses débuts au théâtre, à Zurich, dans une pièce de boulevard. Après la guerre, elle entame sa carrière internationale avec «Der Engel mit der Posaune» (L’ange à la trompette) de Karl Hartl tourné en 1948 à Vienne.

Le charme juvénile et ses indéniables talents de tragédienne font d’elle l’idole de toute une génération. A la fin des années 50, elle part pour Hollywood. Par la suite, elle tourne aussi beaucoup en Italie.

Cataloguée parmi les actrices paroxystiques pour sa tendance à pousser ses interprétations vers la sensiblerie, voire le lacrymalisme, elle rencontre toutefois des cinéastes qui lui confient des rôles plus «intérieurs» aussi.

Elle tourne dans «Le Dernier Pont» d’Helmut Käutner en 1954, qui lui vaut une notoriété internationale. Puis elle figure au générique de «Gervaise» de René Clément (1956), de «Nuits Blanches» de Luchino Visconti (1957) ou de «La Ruée vers l’Ouest» d’Anthony Mann en 1960.

Meilleure interprète féminine à Cannes

Maria Schell s’est aussi inscrite dans le cinéma français. Philippe de Broca fait appel à son talent pour «Le Diable par la queue». En 1976, elle apparaît au générique de «Folies Bourgeoises» de Claude Chabrol et de «Superman» de Richard Donner. Elle participe aussi à «La Passante du Sans-Souci» – de Jacques Rouffio en 1982 -, le dernier film de Romy Schneider.

A l’écran, Maria Schell a notamment pour partenaires Gary Cooper, Marcello Mastroianni et Marlon Brando. Dans sa vie privée elle traverse deux divorces. Elle épouse d’abord le metteur en scène Horst Hächler en 1957, dont elle aura un fils en 1962.

Elle convole ensuite avec l’acteur et metteur en scène Veit Relin, père de son deuxième enfant Marie-Theres. Le couple reste vingt-deux ans ensemble. Souffrant de dépression, elle tente de mettre fin à ses jours en 1991. Plus tard, atteinte dans sa santé, elle vit de plus en plus retirée du monde.

Maria Schell a reçu plusieurs récompenses. Parmi elles, la Croix d’honneur pour l’art et la science décernée en décembre 2002 en Autriche. Elle est l’auteur de deux autobiographies parues en allemand, l’une en 1985 et l’autre en 1995.

Sur le plan purement cinématographique, elle a notamment obtenu huit «Bambis» en Allemagne et le prix de la meilleure interprétation féminine en 1954 à Cannes, pour son rôle dans «Le dernier pont» d’Helmut Kaütner, le film de la consécration.

swissinfo et les agences

Fille de l’écrivain suisse Hermann Schell, Maria Schell est née à Vienne.
Sa carrière au cinéma, au théâtre et à la télévision l’a fait aimer de millions de spectateurs.
Ses talents de tragédienne l’ont aussi amenée à Hollywood, où elle a joué avec les plus grands – Gary Cooper et Marlon Brando notamment.
Maria Schell est morte mardi des suites d’une pneumonie.

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